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L’état des inégalités en France 2009

L’état des inégalités en France 2009

« Eclairer le débat public, non le travestir » : des données structurelles sur les inégalités en France, complétées et mises en perspective par de nombreuses contributions de spécialistes, économistes, sociologues, philosophes. On découvre ainsi des réalités qui ne collent pas toujours avec les chiffres et les discours officiels.

Données et analyses

La création de l’Observatoire des inégalités est liée à la conjonction de deux phénomènes :
– la montée des inégalités, notamment sous la pression du chômage et de la dégradation du marché du travail, constitue une menace sérieuse pour la démocratie et ne pose donc pas uniquement un problème de justice sociale, mais aussi un problème politique ;
– la collecte et la diffusion des données par les services publics est très insuffisante en ce qui concerne les éléments factuels sur les inégalités.

C’est la seconde fois que l’Observatoire publie cet état des lieux et cette édition révèle plusieurs points importants.
L’insécurité qui pouvait apparaître (ou que l’on présentait) comme la principale préoccupation des Français en 2005-2006, semble avoir laissé la place à la question du pouvoir d’achat et par conséquent à la répartition des revenus. Si depuis une douzaine d’années on constate une stagnation des revenus moyens, les données statistiques montrent par contre un net accroissement des très hauts revenus : « Les 2500 plus gros salaires ont augmenté de plus de 51% entre 1998 et 2005 ». L’ouvrage met aussi l’accent sur la partialité des données sur les revenus, en particulier sur ceux du patrimoine qui « s’ils étaient inclus dans les statistiques entraîneraient une hausse significative des inégalités ».
La « précarisation des horizons de vie » et, en premier lieu, la précarité de l’emploi, concerne désormais la population des classes moyennes, en particulier celles issues récemment de milieux défavorisés. Le discours ambiant sur la flexisécurité impose petit à petit que les emplois fragmentés, les petits boulots mal payés, le temps partiel au SMIC horaire deviennent la norme : « Le principal facteur d’inégalités n’est pas le taux de salaire, mais la durée d’emploi, qui multiplie par plus de trois l’ampleur des inégalités réelles dans les rémunérations versées ».

De nombreux autres points sont étudiés :
– les inégalités à l’école, dans l’accès à la culture, dans le domaine de la santé ;
– les inégalités entre hommes et femmes dans l’accès à un travail à temps plein : sur un million de personnes subissant le temps partiel, les femmes représentent 80% ;
– les inégalités imposées aux immigrés : ils connaissent un chômage double, un taux de pauvreté triple et perçoivent un salaire diminué d’un tiers par rapport aux non immigrés ;
– enfin les inégalités imposées aux gens du voyage.

En plus des chapitres consacrés aux données statistiques, un grand nombre de contributions rédigées par des économistes, des sociologues, des universitaires, analysent les différents aspects des inégalités présentes et en démontent les causes.

Facile d’accès car comprenant toutes sortes de rubriques indépendantes selon les divers aspects étudiés dans la partie « données statistiques », de nombreux encarts résumant les contributions, une liste très fournie de sites Internet, un lexique définissant les termes plus spécifiques. Un document de référence.

Jean-Pierre Touchard

Éditions Belin/Observatoire des inégalités – 2009 – 301 p.

Patrick Savidan, président de l’Observatoire, est maître de conférences en philosophie à Paris IV.
Louis Maurin, directeur de l’Observatoire, est journaliste au magazine Alternatives Économiques