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Les pauvres vont-ils révolutionner le XXI° siècle ?

Les pauvres vont-ils révolutionner le XXI° siècle ?

La pauvreté, les injustices sociales et les inégalités n'ont été nulle part dans l'histoire durablement vaincues. Or, les laisser s'accroître à des niveaux insupportables, pour les pauvres eux-mêmes dont la capacité de résistance est considérable mais pas infinie, c'est prendre le risque d'un embrasement et de destructions majeures à travers des révolutions violentes ou des guerres profitant des troubles et de l'instabilité.

Transcender le capitalisme

L’auteur distingue trois notions, qui sont liées mais correspondent à des réalités différentes, requérant des moyens, eux aussi différents : la pauvreté, les inégalités et les injustices sociales.

Dans les deux premières parties, il ne fait que poser des questions qui ont trait au sujet, évoquer l’état des connaissances et les différentes thèses des économistes, en nous laissant la liberté de nous positionner et de réfléchir à ce que nous serions prêt à faire, à changer.

Pour élargir la compréhension et tenir compte de toutes les complexités du sujet, il s’appuie sur d’autres disciplines que l’économie : l’anthropologie, parce que la culture façonne des visions du monde différentes, assignent à l’individu, et au pauvre en particulier, des places différentes, appréhende différemment les questions d’inégalité et d’injustice ; l’histoire car pour chaque pays, la situation de la pauvreté est liée à l’évolution de son développement, de ses institutions, elles mêmes influencées par sa géographie, par le contexte mondial; la sociologie et la psychologie qui donnent un éclairage sur les comportements individuels et collectifs des pauvres et de ceux qui ne le sont pas vis-à-vis de la pauvreté; la politique…

Il compare des pays dont les niveaux de développement sont différents (Etats-Unis, Chine, pays d’Amérique Latine, pays d’Afrique), et pour lesquels des stratégies différentes ont été mises en place, pour des résultats plus ou moins positifs et/ou durables, ce qui permet de comprendre la multiplicité des conditions nécessaires et des conséquences des politiques de lutte contre la pauvreté, les inégalités, et les injustices sociales.

La question finale est : le capitalisme peut-il se transformer en élevant le niveau de vie de toutes les couches de la population, en produisant moins d’inégalité et plus de justice sociale ?

Oui, répond l’auteur qui voit dans la prolifération des économies collaboratives et de partage, dans les nouveaux courants de production mieux adaptés aux besoins, moins coûteux et plus respectueux de l’environnement, une chance pour le capitalisme de s’inverser : les économies solidaires, s’inspirant des stratégies développées par les pauvres pour survivre, conduiraient ces derniers à s’approprier des pouvoirs économiques jusqu’à présent aux seules mains des grandes multinationales et de la finance. Le levier de ce retournement, ce sont les nouvelles technologies qui favorisent la diffusion, les regroupements et l’auto organisation de personnes.

Enfin, le développement de ces deux axes – économie participative et progrès technologique – devrait être guidé, selon l’auteur, par un souci, non de décroissance, mais de « frugalité ».

Brigitte Bureau

Éditions Atlande – Coup de gueule et engagement – 2018 – 350 p.