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Les maux et les mots de la précarité et de l’exclusion en France au XXe siècle

Les maux et les mots de la précarité et de l’exclusion en France au XXe siècle

Une douzaine d’historiens et de chercheurs explorent la thématique de l’exclusion à travers les pathologies sociales engendrées par la grande pauvreté, le handicap, la prison, l’immigration, le chômage, l’enfance en difficultés…

Autant de situations génératrices de vulnérabilité et de fragilité pour ceux qui les vivent.

Au-delà des données factuelles qui peuvent caractériser ces situations, les auteurs s’attachent à faire valoir les évolutions des mots, plus ou moins stigmatisants, qui les ont désignées tout au long du XXe siècle. Ils portent également une appréciation sur l’évolution du rôle et de la place des politiques publiques mises en œuvre en France pour les gérer, à défaut de pouvoir les éradiquer. Avec en contrepoint quelques références prises en Amérique du Nord. « Tout revient à la question de savoir si l’État social est apte à résoudre les grandes questions liées à la précarité et à l’exclusion » (A. Gueslin).

« L’État /…/doit muter et laisser largement place à la parole des citoyens. Ce qui est loin d’être le cas, quand ces citoyens sont ceux que l’on ne met jamais en position de prendre la parole et d’exercer leurs pleins droits » (H.J. Stiker).

En réalité, chacun des auteurs mesure à sa manière l’adéquation ou l’hiatus qui peut s’établir entre la perception des problèmes relatifs à la vulnérabilité sociale et la mise en pratique des solutions expérimentées pour y remédier. Or on ne peut panser valablement ces maux que si on les pense correctement. Pour ce faire, ce colloque a eu précisément pour ambition de tenter de les « regarder de l’intérieur », c’est-à-dire en prenant appui sur l’expérience vécue et la pensée des personnes concernées.

Car il n’est pas toujours évident de savoir quoi penser avant de savoir quoi faire… par rapport à la sexualité des personnes handicapées, à l’automutilation des personnes en prison, à la stigmatisation des personnes à la rue, aux souffrances psychiques des personnes atteintes de troubles mentaux… ou encore par rapport à l’accès au savoir et à la culture des personnes victimes de la tuberculose, astreintes à de longs séjours en sanatorium… pour ne citer que quelques-unes des situations problématiques évoquées lors de ces journées d’études.

Daniel Fayard

L’Harmattan – 2012 – 214 p.

Actes des Journées d’études du Laboratoire Identités, Cultures, Territoires (ICT) de l’Université Paris Diderot – Paris VII, les 12 et 13 mai 2011.