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L’école sous les arbres

L’école sous les arbres

Récit tonique, par son fondateur, de la création et du fonctionnement d'une école de plein air pour les enfants de bidonville à Bombay, ville de 18 millions d'habitants dont 62% en bidonville (le plus grand d'Asie).

Scolariser les enfants des bidonvilles

Après avoir retracé son itinéraire, Noel D’Silva, enseignant laïc catholique indien, relate les étapes de l’organisation non gouvernementale Jeevan Nirwaha Niketan (JNN), qui signifie Organisation du défi de la vie. Elle a pour but de scolariser gratuitement des enfants des bidonvilles de Bombay. Pour que le coût soit moindre, l’enseignement est donné en plein air, les élèves et les maîtres étant assis à même le sol.

Ce qui motive JNN c’est le développement de la personne humaine plus que celui des connaissances afin de changer « les modèles de comportement et les mentalités par l’éducation ». Par exemple, l’accent est mis « sur la relation individuelle », ce qui est novateur dans cet immense pays peuplé de foules anonymes. Les élèves de JNN sont reconnus comme ayant une certaine aisance à s’exprimer personnellement et sont rompus à l’écoute de l’autre. Les matières enseignées sont choisies avec beaucoup de pragmatisme au fil des années de la scolarité. Elles tiennent compte de la réalité sociale et économique de la ville où ces enfants accomplissent un certain nombre de travaux pour lesquels ils sont devenus indispensables.

Mais JNN doit s’opposer à l’enseignement élitiste qui est, entre autres, celui de l’enseignement catholique et aux exigences des bailleurs de fonds. La hiérarchie applaudit … mais ne se sent pas vraiment concernée et ne s’engage pas. Les difficultés administratives sont aussi considérables et la lutte est constante. A cela s’ajoutent les multiples « déménagements » de l’école jusqu’à ce que le CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement) s’intéresse au projet de son installation en site propre et le soutienne dans le respect de ses objectifs et de ses moyens. La scolarisation des enfants génère un travail social important : les parents y sont associés, la situation des femmes est prise en compte avec la création d’ateliers d’artisanat qui pallient le manque à gagner des enfants scolarisés.

Jacqueline Konrat

Éditions de l’Atelier – Les acteurs du développement – 2002 – 143 p.