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Le quartier chinois

Le quartier chinois

Quittant la campagne, une famille tente de survivre dans un quartier pauvre d'une ville de Corée du sud.

« Notre quartier que l’on appelait le quartier de la mer ou le quartier chinois, était recouvert par la poussière de charbon que charriait le vent d’hiver. Le soleil, qui semblait suspendu dans une brume noirâtre, était aussi flou que la lune en plein jour… »

Sur fond de guerre, rêvée ou réelle, une famille – la grand-mère, le père revenu de guerre, une mère épuisée, enceinte de son septième enfant – quitte le bourg campagnard où elle s’était réfugiée, pour descendre plus au sud et s’installer dans un port détruit par la guerre, dans un quartier «chinois» où le père espère trouver du travail…

« Son petit frère sur le dos, la fillette de 9 ans que j’étais, (surnommée « Yeux-jaunes »), dartreuse, les cheveux coupés en forme de calebasse, revêtue d’une veste citron en tissu synthétique d’où s’échappaient des morceaux de coton, regardait le quartier qui allait être le nôtre avec une inexplicable angoisse… »

« Yeux-Jaunes » nous fait entrer dans son petit monde de misère, celui d’enfants, noirs du charbon qu’ils volent pour s’offrir quelque chose à manger, de son frère qui rabâche des phrases d’anglais, en rêvant d’entrer au lycée, de son amie Ch’i-ok dont la mère, serveuse, parce que le père est parti à la guerre, fait « la pute à Yankees », et dont le frère se réfugie dans la violence…

Des adultes, figés dans leurs habitudes, comme Myông, le pharmacien qui n’a quasiment plus de clients, et dont l’unique sortie est d’aller faire une partie de go avec son voisin, ou à l’affût de la vie des voisins…

On a l’impression d’osciller entre le passé et le présent, le rêve et la réalité… Ou de lire un conte. Les personnages semblent posés là comme irréels… Mais peut-être, est-ce la manière d’écrire, de traduire les faits et les émotions en Corée.

Joëlle Cottard

Serge Safran Éditeur – 2014 – 222 p.