Autobiographie de Valentinois Achak Deng

L’histoire commence par la fin : un homme, dont nous apprenons très vite qu’il vient d’Afrique, est en train de se faire braquer chez lui, à Atlanta, en 2001, par un couple d’afro-américains qui lui prend tout ce qu’il possède. Nous comprenons alors qu’il se trouve à nouveau dans une situation qu’il a déjà vécue : une fois de plus, il n’a plus rien.

Vingt six chapitres alternant de nombreux aller-retour entre le passé et le présent vont nous faire découvrir ce qu’a été la fuite de cet enfant de 8 ans parmi des dizaines de milliers d’autres, traversant dans des conditions extrêmes et au prix de la vie pour beaucoup d’entre eux, désert et jungle pour gagner l’Éthiopie puis le Kenya en vivant des années dans des camps de réfugiés.

Cet ouvrage mêle les deux dimensions : une dimension autobiographique en tant que témoignage de la fuite obligée vécue par un jeune soudanais pour échapper à la guerre civile. Sa vie nous est décrite au quotidien, avec son lot d’événements heureux et malheureux.

C’est aussi une œuvre romanesque épique, où l’on se demande à chaque fois comment il va se tirer de chaque situation dans laquelle il se trouve, jusqu’à la toute dernière, dans ce pays, où il pensait enfin avoir trouvé la paix, malgré la grande déception d’y constater une certaine cruauté et l’inhospitalité à bien des égards envers les exilés et où, encore une fois, sa vie est menacée.

Marie-Hélène Hugonnard-Roche

Gallimard – Folio  – 2011 – 627 p.