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La salle de bal

La salle de bal

Une plongée angoissante dans un hospice pour indigents en Angleterre au début du XXe siècle.

Un asile en Angleterre en 1911. Un lieu brutal et désespéré où sont rassemblés des fous et des indigents, encadrés par des infirmières qui punissent tout écart et sous l’œil d’un jeune médecin qui s’intéresse à l’eugénisme.

Clem a refusé d’épouser le vieux professeur que lui destinait son père et elle a cessé de se nourrir. Son père l’a amené à l’hospice où elle a été nourrie de force.
Ella est enfermée parce que, dans la filature où elle travaillait depuis l’âge de huit ans, elle a cassé un carreau pour voir le paysage.
John, après la mort d’une petite fille, a perdu son travail et sa femme, a vécu longtemps dehors et s’est présenté à l’hospice « décharné et disetteux ».

Les hommes travaillent la terre ou creusent des tombes collectives, les femmes lavent le linge.
Les hommes sont séparés des femmes sauf une fois par semaine où un bal est organisé dans une immense salle.

Parce qu’Ella, essayant de s’enfuir, a croisé un regard de pitié, celui de John, tous deux vont tenter de se rejoindre et de retrouver une humanité interdite.

Le jeune médecin, qui a remarqué leur relation qui l’inquiète, fait sortir Ella mais John s’enfuit à son tour et c’est seulement vingt-trois ans plus tard, dans les dernières pages du roman, que le fil se renoue.

La description de la vie dans cet asile est si intense que le lecteur se retrouve dans chacun des personnages enfermés. Il faut du courage pour avancer la lecture dans cette atmosphère où tout et tous semblent se liguer pour que chaque individu abandonne son statut d’être humain.

Annick Mellerio

Gallimard – Folio – 2019 – 438 p.

Compte rendu publié dans la Revue Quart Monde n° 259 : L’intelligence artificielle en questions