Entrez votre recherche ci-dessous :

La nuit

La nuit

Une revue de douze pages en papier biodégradable et encres végétales, pour éclairer un thème, au cours d’un « grand entretien qui éclaire vos jours » avec un ou une spécialiste, historien.ne, philosophe ou sociologue.

Juin 2021. Être pauvre en France, avec Axelle Brodiez-Dolino.
« On entend par « progrès social » ce qui améliore les conditions de vie et de travail de l’être humain, accroît sa protection sociale, construit des systèmes de santé performants et accessibles à tous, optimise l’éducation et l’égalité des chances, protège l’enfance, développe les droits de tous. Donc, oui, la lutte contre la pauvreté, dont on sait combien elle est multidimensionnelle et nécessite des traitements à la fois préventifs et curatifs, passe fondamentalement par le progrès social. Il s’agit en particulier de lutter contre les régressions, les crispations, voire les retours en arrière, comme on en connaît depuis plus de deux décennies. »

Septembre 2021. Le travail a-t-il un avenir ? avec Dominique Méda.
« C’est une véritable révolution en effet qu’il nous faut engager si nous voulons sauvegarder ce que Hans Jonas appelle « la Permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre ». Les défis à relever en peu de temps sont gigantesques. Le défi climatique est évidemment le plus préoccupant et nous devons engager une bifurcation radicale très rapidement. Mais la financiarisation du monde, l’ensauvagement du capitalisme, l’explosion des inégalités, la montée des régimes totalitaires exigent également d’énormes efforts, théoriques et pratiques. L’intervention coordonnée d’organisations internationales, capables de mettre en œuvre un véritable plan à l’échelle mondiale – car nous sommes tous liés par un destin commun – serait souhaitable. Je crains cependant que de nouvelles catastrophes soient nécessaires pour qu’une telle initiative soit prise ».

Février 2022. Fraternité. Réponses aux anti-Lumières – 1, avec Samuel Hayat.
« La fraternité, en République, comme la liberté et l’égalité, n’est acceptée par les dominants et par l’appareil d’Etat que de manière conditionnelle, partielle, sous réserve d’une acceptation générale de l’ordre social. Loin des promesses de la République démocratique et sociale réellement fraternelle de 1848 ou de 1871, la République instituée, celle dont nous héritons, est plutôt une République de faux frères, qui ne se rappellent à leur solidarité fraternelle que lorsqu’ils sont saisis par la peur et lorsqu’il s’agit de faire front contre les ennemis de la patrie, ou pour empêcher les non-frères d’intégrer la communauté ».

Février 2023. Egalité. Réponses aux anti-Lumières – 2, avec Éric Fassin.
« Ce qui nous mobilise contre les inégalités, ce n’est pas le ressentiment (contre les riches, les hommes, les hétérosexuels, les Blancs, les dominants), c’est l’indignation face aux inégalités, mais aussi, positivement, le désir d’égalité, qui nous donne envie d’en jouir. Et cette jouissance de l’égalité n’est pas réservée aux personnes qui subissent la domination : telle est la condition de possibilité d’alliances, au-delà de l’appartenance à une catégorie ou à une autre. Nous pouvons avoir ce désir politique en commun, avec les nouvelles générations qui, je l’espère, feront mieux que la mienne. »

Editeur Belopolie