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La loi du ghetto

La loi du ghetto

Après avoir constaté l'échec des tentatives récentes pour reprendre le contrôle des quartiers, l'auteur montre l'urgence d'un changement complet de la politique de la ville et des stratégies d'intervention de l'État. Pour comprendre ! Pour redonner espoir et pouvoir aux populations qui y vivent !

Enquête dans les banlieues françaises

« Ghetto ? Oui, osons le mot. Parce que, années après années, dans les banlieues des grandes villes françaises, se sont constitués des territoires à part avec leurs propres lois, leurs langages, leurs hiérarchies.

Ce livre est une plongée dans les eaux profondes de la crise urbaine. Avec les émeutiers qui jettent des pierres. Dans les patrouilles de police. Dans les tribunaux où la loi républicaine tente de s’imposer face à celle du silence. Avec les maires, au front 24 heures sur 24. Ce sont des territoires qui concentrent, absorbent, produisent, comme aucun autre espace, les tensions de la société française : chômage, insécurité, enclavement, immigration et pauvreté. Là où l’État a concentré des moyens policiers et judiciaires exceptionnels pour en reprendre le contrôle. Sans succès. Résultat de quatre années d’enquête, ce livre est un cri d’alarme. »
Présentation de l’éditeur.

Dans la préface qu’il a rédigée pour la nouvelle édition du livre, Luc Bronner aborde la question sous un angle sociologique. Il souligne en particulier que la ghettoïsation de certaines cités ne cesse de s’aggraver, qu’il n’y a aucune donnée sur la répartition spatiale des populations immigrées, que les difficultés d’accès à l’emploi, l’enclavement de certains quartiers très mal desservis par les transports, les contrôles policiers répétés ne font qu’isoler un peu plus les populations, et qu’enfin l’abstention majoritaire lors des élections incitent les hommes politiques à considérer ces banlieues comme non rentables d’un point de vue électoral…

Mais tout au long du livre, (malgré les extraits des discours musclés du chef de l’État cités en tête de chapitre), l’auteur n’en incrimine pas seulement les politiques : « Il ne fait aucun doute que nous assistons à une crispation en profondeur de la société française ». Il démontre ainsi que la société dans son ensemble est responsable de cette situation : « nous avons basculé dans une société de la peur à laquelle nous participons tous ». Et il insiste sur l’urgence à agir car « la société française ne peut se permettre de laisser dériver une petite partie de son territoire mais une grande partie de sa jeunesse ».

Il propose de changer totalement de stratégie : « Aider les habitants à s’organiser pour défendre leurs intérêts face aux bailleurs sociaux, aux banques, aux municipalités. Les amener à se constituer en pouvoirs. Les responsabiliser. Les considérer comme des interlocuteurs. Leur donner de quoi reprendre leurs pouvoirs parentaux, leurs responsabilités d’adultes ».

Calmann-Levy – 2010 – 264 p.