Entrez votre recherche ci-dessous :

La France invisible

La France invisible

Témoignages et réflexions sur la situation de tous ceux qui ressentent une impression de non-reconnaissance et de mépris social.

Qui sont les Invisibles ? Tous ceux qui ressentent un sentiment de non-reconnaissance et de mépris social. Il ne s’agit pas d’une catégorie sociale, ils sont donc difficiles à percevoir mais ils ont en commun « un sentiment de décalage profond » entre leur vécu et « ses représentations dans les discours politiques, médiatiques, statistiques ».

Ce livre, dans une première partie, fait donc parler des personnes « invisibles » qui racontent leur vécu. Leur récit est suivi d’un entretien avec un spécialiste qui vient éclairer la situation.

Une trentaine de catégories sont proposées : accidentés du travail, banlieusards, délocalisés, démotivés, discriminés, drogués, expulsables, femmes à domicile, habitants des taudis, handicapés, intermittents au travail, jeunes au travail, oubliés de la santé, prostitué(e)s, Rmistes, sans-emploi, stagiaires, surendettés, vieux pauvres… etc.

Une seconde partie tente d’analyser les raisons de cette invisibilité : critique des modes de connaissances du monde social ; représentations biaisées ; transformations de la question sociale. On y présente le rôle de la sociologie française, des hommes politiques, des médias, autant d’acteurs qui favorisent la création du monde des « invisibles ».

Enfin le livre montre comment on assiste à une psychologisation du social qui remplace l’étude et la prise en charge des causes du mal-être que sont l’organisation du marché de l’emploi et les conditions de vie.

Cet ouvrage est intéressant pour mieux comprendre notre société. La première partie, faite de témoignages, est facile à lire. La seconde, un peu plus difficile, est cependant abordable et permet de saisir comment se crée une image de la société qui colle de moins en moins avec la réalité.

Jean-Jacques Boureau

La Découverte – Poche/Essais – 2008 – 648 pages

Compte rendu publié dans la Revue Quart Monde n° 201 : Le travail décent : un droit ?