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La faim du monde

La faim du monde

Le jeu de mots du titre annonce le ton de ce petit plaidoyer contre le plus grand scandale et paradoxe de l'humanité : la persistance de la faim qui touche encore 821 millions d'êtres humains, dont plus de 150 millions d'enfants.

Ce plaidoyer se décline en trois parties : la fin, la faim, et la fin de la faim.
La première partie décrit l’engrenage infernal des destructions et des détériorations progressives de l’eau, de l’air, des sols, de la faune et de la flore aboutissant à l’extrême pauvreté qui touche en particulier ceux qui ont pourtant vocation à nourrir les hommes, à savoir les agriculteurs et les pêcheurs.
La deuxième partie contient une critique très sévère et sans concession des organismes internationaux de développement et des grandes organisations accusées de dépenser beaucoup pour leur fonctionnement et le maintien de leur pouvoir au détriment des populations qu’elles prétendent aider.
La troisième partie tente de décrire les processus qui aboutissent aux situations d’extrême pauvreté et de dégager les causes et les manques sur lesquels il serait possible d’agir pour lutter contre la faim dans le monde.

En effet, l’auteur n’en reste pas à un constat apocalyptique et désespérant. En guise de conclusion, il propose des pistes et donne des exemples de projets locaux de développement, partant des savoir-faire et des besoins des populations, les associant activement, misant sur une formation et une communication adaptées aux personnes concernées, et qui ont réussi.

Le ton du livre est énergique, vivant, plein d’humour (parfois un peu grinçant) et d’anecdotes. Le sommaire déroule avec clarté le raisonnement. Seule l’abondance de notes en bas de page brouille un peu le fil du texte.
Ceux qui s’intéressent à l’écologie et au développement n’apprendront peut-être pas grand-chose.
L’intérêt du livre réside dans le focus mis sur l’agriculture et la pêche. L’auteur défend l’idée que lutter contre la faim dans le monde passe par une redynamisation au niveau local des secteurs de l’agriculture et de la pêche, et d’abord par un arrêt de toutes les pratiques qui polluent l’air, l’eau et la terre. Il y est affirmé que la lutte contre la faim dans le monde est nécessaire au développement global de l’humanité.

Brigitte Bureau

Éditions Balland – 2019 – 216 p.

Compte rendu publié dans la Revue Quart Monde n° 254 : Temps libre, temps de liberté ?