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La Danse du Vilain

La Danse du Vilain

Lubumbashi est en plein chaos, on conspire dans tous les coins, on prend des trains pour nulle part, on se précipite dans l’Angola en guerre pour aller traquer le diamant…

Le style si foisonnant de l’auteur vous plonge directement dans les rues de Lubumbashi, au milieu de la troupe de gamins des rues qui dorment sur le parvis de la Poste « en attendant de se trouver un métier – cireur de chaussures, voleur à la tire, laveur de vaisselle dans des restaurants bon marché, détective au service des maris cocus et des femmes en détresse, docker à la Gare Centrale, vendeur à la criée de sachets, sandales et boubous ouest-africains de seconde main, coxeur, fumeur de diamba, aide-mécanicien, dormeur public… »

Des personnages de toutes sortes se croisent, s’entraident ou se bagarrent.
– La Madone des mines de Cafunfu, âgée de deux cents ans, veille sur les chercheurs de diamants en Angola ;
– Franz, l’écrivain autrichien, promène sa grosse valise qui « ne contenait qu’une centaine de phrases réécrites, raturées, amochées, rafistolées, éventrées… »
– Sanza a quitté le toît familial parce que « Le monde était grand, plus vaste et juteux qu’une triste vie à grimper dans le lit à 20 heures, sarcler le jardin, s’user à des devoirs scolaires ».
– Singa Boumbou dirige « l’Église Avènement d’un Dieu Nu (ADN en sigle) qui préconise une refonte sociale complète : « Rien n’appartient à personne, tout appartient à tout le monde ».
-Monsieur Guillaume dirige un service de renseignements un  peu particulier : « les faux coups d’État, les arrestations et enlèvements sans laisser aucune trace figuraient parmi ses spécialités ». Il embauche les gamins comme hommes de main.

Tout le monde se retrouve au Mambo de la fête pour « couper des bières », « célébrer l’indépendance de la Corée du Sud » et danser la Danse du Vilain.
La vie quotidienne périlleuse des gamins des rues vue à travers les nuages de la « colle » !

Annick Mellerio

Éditions Métailié – 2020 – 260 p.