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La condition ouvrière

La condition ouvrière

Témoignage sur son expérience ouvrière et réflexions sur la situation sociale dans les années 30.

Simone Weil, (1909-1943), agrégée de philosophie, souhaitait ardemment connaître la vie ouvrière et elle posa un congé d’un an pour travailler en usine. Elle fut confortée sur sa conception du monde ouvrier : cadences difficiles à tenir, matériel souvent défectueux, soumission absolue aux ordres, fatigue, peur, maigres salaires engendrant pauvreté et même faim, menace du chômage, médiocrité de la solidarité entre travailleurs.

Sa réflexion et son idéal l’amenaient à militer pour une certaine autonomie, une considération des ouvriers par la hiérarchie, trop obsédée par la rentabilité, la mise en place de syndicats point trop inféodés aux théories marxistes dont elle voyait les effets néfastes en URSS.

Le gouvernement Blum apporta quelques espoirs, mais l’approche de la guerre faussait la donne pour assurer l’effort de guerre.

Elle rattache sa conception à celle qu’elle a de Dieu, qu’elle voit comme le salut pour ces classes délaissées.

Simone Weil est partagée entre sa passion pour la cause ouvrière et les réflexions que sa position d’intellectuelle de haut niveau peut lui dicter. Car elle ne manque pas de passer avec obstination toute sa pensée au filtre de son analyse, sans vraiment lâcher sur ses convictions profondes. Mais aussi, elle aime échanger avec divers responsables ou avec d’autres penseurs, au risque d’apparaître comme un peu naïve dans sa grande générosité idéaliste.

Gallimard – Folio Essais – 2002 (réédition) – 525 p.