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Frère Henri Burin des Rosiers avocat des sans-terre

Frère Henri Burin des Rosiers avocat des sans-terre

Des salons aristocratiques du faubourg Saint-Germain aux Favélas de Saô Paulo, en passant par les aumôneries étudiantes du Quartier latin en 1968 et l'usine Lipp de Besançon, rencontre avec un aventurier de la foi, qui demande justice pour les pauvres.

De famille noble et influente, après des études de droit brillantes, Henri Burin des Roziers entre dans l’ordre des Dominicains et conjugue tous ses dons et compétences au service de la justice sociale, au nom de la «compassion évangélique».

Il est d’abord affecté en 1968 à l’aumônerie du Centre Saint-Yves et, avec des étudiants, il débattra de mai 68 puis, avec d’autres jeunes dominicains, il s’immerge dans le monde ouvrier, surtout d’immigrés maghrébins, à Besançon et plaide pour qu’ils bénéficient de droits sociaux : logement, protection… Il s’inscrit ensuite à Annecy au barreau pour mieux défendre, en qualité d’avocat, les victimes d’injustice sociale. De passage au couvent Saint-Jacques à Paris, il est sensibilisé par le sort des paysans opprimés par des propriétaires au Brésil, rapporté par des dominicains qui œuvraient là-bas.

Fin 1978, il part pour le Brésil, apprend le portugais, fait reconnaître son diplôme d’avocat et propose ses services à la Commission Pastorale de la Terre (C.P.T.) du Comité épiscopal d’Amérique Latine, pour défendre les paysans de Rio Maria, dans l’état du Para.

Il se dépense sans répit, toujours disponible, à l’écoute, à la recherche de témoignages et de textes législatifs, pour non seulement dénoncer les exactions mais obtenir des droits pour ces paysans attirés vers des terres incultes, en Amazonie, contre les propriétaires qui les acculent à l’endettement pour les assujettir un peu plus. Il parvient même à faire condamner en 2000 un propriétaire, commanditaire de l’assassinat en 1991 d’un syndicaliste généreux, idéaliste : Expédito Ribeiro de Souza.
Mais il est lui-même menacé, comme d’autres avocats et religieux qui ont été tués ; il note avec humour que son nom le protège, ainsi que l’appui d’organismes humanitaires et le Prix Anti Slavery. Il justifie leur action commune par «cette compassion pour leurs frères qui les a conduits à découvrir et à vivre une dimension toujours plus grande de la charité, passant d’un combat individuel, à une lutte solidaire pour la justice».

Editions du Cerf –  2002 – 83 p.