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Du placement à la suppléance familiale

Du placement à la suppléance familiale

Cet ouvrage rassemble les contributions des chercheurs au dixième congrès de l'Association scientifique européenne sur la suppléance familiale.

Actualité des recherches internationales

On constate à cette lecture que certains pays préfèrent la substitution, c’est-à-dire le placement, à la suppléance, c’est-à-dire à l’assistance aux parents. C’est le cas de la Grande Bretagne, influencée par les USA, qui estime que « la prévention ne marche pas ». On recherche donc la stabilité pour l’enfant afin d’éviter les déplacements multiples. Toutefois, on note depuis les années 90 une baisse significative du retrait d’enfants. La loi du Children Act de 2004 renforce la législation d’assistance à la famille avec deux volets pour répondre aux besoins de tous les enfants, à commencer par les plus défavorisés : un volet adulte et un volet enfant. Toutefois cet élan est un peu tempéré pour des raisons financières.

Des chercheurs de Grande Bretagne ont travaillé sur « la meilleure adéquation entre enfant adopté et parents adoptifs ». Ils concluent que les preuves sont insuffisantes pour permettre de donner les meilleures conditions d’une adoption réussie.

En France, cette question de l’adoptabilité et de l’apparentement a aussi été étudiée. Une des conditions de la réussite est l’écoute de la parole de l’enfant. L’apparentement est aléatoire, relativement subjectif. Il y aurait toute une étude à mener pour modifier les conditions d’accueil et d’accompagnement des enfants.

Plusieurs contributions étudient les rapports des enfants avec leurs pairs dans les institutions collectives. L’un des chercheurs a procédé par « immersion », se mêlant à la vie des jeunes. Un autre chapitre étudie ces mêmes rapports à partir de récits d’enfants et constate que les rituels propres à l’ordre social aident à tisser des liens et recréent un environnement familial. La question du soin se pose quand un événement fortuit survient et appelle une réponse thérapeutique immédiate. L’accent est mis sur le sens et l’importance des soins et de la vie au quotidien, des règles sécurisantes pour mesurer la qualité de la prise en charge.

Une étude se penche sur l’agressivité. On cherche à identifier l’agressivité relationnelle, à l’évaluer dès avant le placement. Il est important de connaître les bons outils pour résoudre les conflits. L’un d’eux est nécessaire : associer les parents d’origine dans les groupes de travail.

D’autres chercheurs ont observé les problèmes de comportement, de santé, de retard scolaire des enfants ballottés d’un placement à l’autre par rapport à ceux qui ont eu un placement stable. Ils ont noté un lien significatif entre les visites parentales et différents domaines du bien-être de l’enfant. Ces dernières études sont assez difficiles à suivre en raison de leur présentation sur le mode scientifique.

L’ensemble de ces contributions montre essentiellement combien le chemin sera long à parcourir pour cerner le moyen d’assurer un placement valable à la fois pour l’enfant et sa famille d’origine. Cela ne pourra se réaliser qu’en associant l’enfant, sa famille biologique et des professionnels de plusieurs disciplines.

Éditions L’Harmattan – Savoir et formation – 2009 – 154 p.