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Derrière la seizième porte

Derrière la seizième porte

Derrière la seizième porte, l'auteur nous invite à partager une bulle de liberté, dans sa classe, en prison.

Une classe pour s’évader dans la prison

La description de l’odyssée pour franchir les 16 portes, portiques ou grilles entre l’extérieur et la salle de classe de Françoise Leclerc du Sablon est magistrale. Elle dit déjà tout de cet univers carcéral et du talent d’écrivain.
L’auteure ne nie pas la gravité des faits qui ont conduit les femmes à leur incarcération, mais elle sait que le manque de choix, la malchance et la dureté de la vie ont fait leur œuvre pour qu’elles en arrivent là.

Malgré tout, malgré l’administration peu coopérante et parfois malgré les femmes elles-mêmes, elle a décidé de faire de sa salle de classe un vrai espace de liberté. Libération du non-savoir lire et écrire, libération du non-savoir parler français, libération de la non-compréhension du monde carcéral comme extérieur, libération de la honte…

Françoise raconte sous forme de petites vignettes les formidables moments vécus ensemble et les rencontres avec chacune, toutes plus étonnantes et touchantes les unes que les autres. Elle évoque aussi sa proximité avec ATD Quart Monde.

Entre les quatre murs et derrière les seize portes fermées, elle arrive à créer des liens qui aident les femmes à formuler une revendication, qui aident l’administration à mieux respecter les détenues, qui font reculer le racisme, qui soutiennent la solidarité des femmes entre elles…. Tout cela par le savoir lire, écrire, compter, parler. A lire absolument par tous ceux qui croient en l’école et par ceux qui n’y croient pas.

Geneviève Tardieu

Editions L’Harmattan – 2015 – 144 p.

Compte rendu publié dans la Revue Quart Monde n° 240: Joseph Wresinski, une pensée qui marche