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Demain, demain

Demain, demain

Dans la décennie 1960 -1970, des familles et des travailleurs immigrés vivent, relégués aux portes de Paris, dans le bidonville de Nanterre : Algériens, Marocains et Tunisiens embauchés comme main d'œuvre dans les industries de l'Ile de France. Cette BD nous rappelle leurs conditions de vie très dures mais aussi la solidarité qui leur permettait de résister.

Nanterre, bidonville de la folie / 1962-1966

Cette bande dessinée en noir et blanc retrace la vie quotidienne des habitants du bidonville de Nanterre entre 1962 et 1966. Les immigrés, embauchés par la France pour les industries du bâtiment et de l’automobile, font progressivement venir leur famille. Pour se loger, ils n’ont d’autre ressource que de se construire des baraquements près des chantiers.

« En 1962 environ mille cinq cents ouvriers célibataires et quelque trois cents familles y habitaient, sans électricité et sans eau courante. Pour tous il n’y avait qu’une seule fontaine et qu’une seule adresse administrative : le 127 rue de la Garenne. »

Toute construction en dur est interdite et les améliorations des « logements«  doivent être faites en silence et en cachette sinon la police intervient pour tout détruire. La pluie pourrit tout et les incendies sont une menace permanente.

Dans cet environnement difficile, la solidarité entre les familles permet de tenir. Quelques sorties sont organisées à Paris ou même au bord de la mer, les enfants sont scolarisés.

Sauf si elles peuvent payer l’agent de l’administration chargé du relogement, ce n’est que lorsque le bidonville est rasé que les familles sont relogées dans des cités.

Les dernières pages présentent des photos et des textes extraits des archives de Monique Hervo, membre du Service Civil International, qui a vécu dans le bidonville de 1959 jusqu’à sa destruction en 1971.

Un document impressionnant qui restitue bien le décor et l’atmosphère du bidonville.

Annick Mellerio

Éditions Actes Sud/Arte – 2012 – 140 p.