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Contre le travail des enfants ?

Contre le travail des enfants ?

La problématique du travail des enfants, particulièrement cruciale dans les pays du Sud, reste controversée. Alors que les principales institutions internationales axent leurs priorités sur le respect des "droits des enfants", bien des organisations sociales du Sud luttent, elles, pour les "droits des enfants travailleurs".
(Extrait de la présentation de l'éditeur)

Points de vue du Sud

Ce numéro de la revue Alternatives Sud regroupe les contributions de sociologues, économistes et spécialistes de l’éducation de tous les continents sur le problème du « travail des enfants », s’appuyant sur les études les plus récentes.

L’éditorial expose l’objet de l’ouvrage, annoncé par le point d’interrogation du titre : dépasser la charge émotive qui affecte ce problème pour en montrer les aspects complexes et variés. L’approche occidentale qui confond « intérêt supérieur de l’enfant » et abolition du travail des enfants apparaît inadaptée à bien des situations et même les intéressés, les associations d’enfants travailleurs, la combattent.

Il est rappelé que le monde de l’enfance n’est pas perçu partout comme devant être préservé du monde des adultes. Le bénéfice d’une introduction progressive de l’enfant dans les réalités sociales et économiques est une idée assez répandue, et c’est la compatibilité avec l’école qui est revendiquée, quand l’utilité de celle-ci est reconnue. La présentation générale du problème se termine par une critique ouverte de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), dont la position abolitionniste fut longtemps intransigeante et sans écoute des points de vue documentés des ONG et des associations d’enfants travailleurs. Les chiffres et les statistiques annoncés par cette organisation sont également contestés.

La partie suivante s’attache à analyser des situations caractéristiques en divers continents, au plus près du terrain :
– En Inde, des ONG s’accordent pour lutter sur un double front, interpellant d’une part les structures sociales internes et d’autre part les rapports de domination internationaux sur fond de globalisation.
– Pour l’Afrique, l’étude du travail des jeunes dans les exploitations familiales infirme cette idée répandue que l’exploitation « forte » (économique, physique et oppressive) n’apparaît qu’en dehors de la sphère familiale. L’analyse des différents modèles éducatifs au Cameroun, liés au niveau de vie et de culture des familles mais aussi à la religion et au sexe des enfants, montre la difficulté d’instaurer un système d’enseignement en phase avec la société.
– Les deux derniers articles montrent l’importance acquise dans plusieurs pays d’Amérique latine par les associations d’enfants travailleurs qui entendent peser sur les décisions de politique locale en faisant valoir leur droit à un travail digne.

Syllepse – Alternative Sud – 2009 – 178 p.