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Au café

Au café

Six nouvelles sur l'Algérie de la misère et de la faim dans les années 1952-53.

Mohammed Dib a toujours aimé et défendu les opprimés, les offensés. Il en est encore ainsi dans cet ensemble de nouvelles rassemblées dans un petit volume portant le titre de l’une d’entre elles : Au café. Le fil conducteur de ces nouvelles c’est la misère et la faim en Algérie dans les années 1952-1953.

Au café évoque une rencontre avec un homme simple, un chômeur. Une fraternité immédiate va se développer, une complicité dans l’épreuve.

Terres interdites conte la vie de paysans pauvres dans des villages perdus, faisant l’apprentissage des élections, afin de choisir des hommes susceptibles de faire entendre la voix des plus pauvres.

La petite cousine est un texte très poignant sur une femme renvoyée de l’hôpital pour mourir chez elle, alors qu’elle ne sait où aller : « la vieillesse ne tue pas. Ce n’est pas la mort qui vous tue. C’est la vie que vous recevez en partage. »

– Dans Un beau mariage, la faim taraude les citadins :  « Tête baissée, elle avalait bouchée sur bouchée, sans une pause… »

Le compagnon est la nouvelle la plus engagée, celle qui laisse présager les maquis futurs « là-bas dans les montagnes… »

L’attente évoque trois enfants qui attendent le retour de leur mère, partie à la recherche d’un peu d’argent pour les nourrir.

A travers ces personnages, l’auteur se révolte contre tant d’injustice, une telle dénégation de la dignité humaine.

Un très beau livre à lire et à faire lire pour sa générosité, son humanisme et son style magnifique. Mohammed Dib, qui a vécu à Paris de 1959 jusqu’à sa mort en 2003, écrit en langue française. En 1994 il a reçu le grand prix de la Francophonie de l’Académie Française.

Actes Sud – 1999 (réédition) – 139 p.