Entrez votre recherche ci-dessous :

Adieu à la croissance

Adieu à la croissance

Une remise en cause de l'obsession de croissance, poursuivie depuis des décennies, qui serait censée régler tous nos problèmes : chômage, retraite, dette, pauvreté, etc. Jean Gadrey propose d'adopter une "post-croissance", basée sur des initiatives privilégiant le "mieux être" sur le "plus avoir".

Bien vivre dans un monde solidaire

A l’occasion de la campagne présidentielle en France, Jean Gadrey s’attelle, une fois encore, à éclairer les esprits sur l’avenir possible de nos sociétés, en réglant son compte à la poursuite obsessionnelle de la croissance quantitative (travailler plus, gagner plus, produire et consommer toujours plus). Ce sont les objectifs de profit du capitalisme, nous dit-il, qui obligent à cette croissance, mortifère pour le mieux-être de tous (santé, éducation, cohésion sociale) et pour la survie de la planète dont elle pille les ressources et détruit l’équilibre climatique.

Il s’attache à démontrer qu’une société « post-croissance » est non seulement nécessaire mais désirable pour le progrès humain. Pour en arriver là, il analyse toutes les impasses de la recherche d’une croissance débridée, mue par la course aux gains de productivité, l’obligation de consommer (par la publicité, le crédit, l’innovation permanente) et socialement destructrice par les inégalités qu’elle engendre, par l’isolement de l’individu, par la précarisation de l’emploi, par l’exclusion, par la pauvreté.

Il propose de susciter un autre type de croissance, non quantitative, à partir d’initiatives qui existent déjà dans la société civile, du côté de l’économie sociale et solidaire, des associations, des syndicats, des ONG humanitaires, des services publics, de tous les piliers de la démocratie.

Pour trouver les importantes ressources nécessaires au financement du chômage, de la dette publique, de la réduction de la pauvreté, des retraites, de la protection sociale, il propose résolument une seule solution, à trouver du côté des privilèges des riches particuliers et des entreprises où il voit un gisement de dizaines de milliards d’euros à ponctionner par l’impôt et à partager.

On reste un peu sur sa faim du côté des moyens à mettre en œuvre pour atteindre cette nouvelle croissance souhaitée par l’auteur mais on aura au moins intégré l’impasse totale du système actuel.

Agnès de Vulpillières

Les Petits Matins/Alternatives économiques – 2011 – 192 p.