Bibliographie
Pour en finir avec la pauvreté dans les pays riches
Analyse
Petit précis optimiste
Un optimisme fondé sur l’action
L’auteur défend une approche pragmatique et optimiste, centrée sur l’amélioration des conditions socio-économiques plutôt que sur les individus eux-mêmes. Selon lui, au XXIe siècle, la pauvreté ne devrait plus être une fatalité transmise de génération en génération. Il s’appuie sur trois innovations sociales prometteuses qui ont déjà fait leurs preuves dans différents pays.
Trois modèles inspirants
– Le Harlem Children’s Zone (HCZ) – Éducation et capital de départ
Aux États-Unis, le programme HCZ a transformé la vie de plus de 35 000 jeunes issus de quartiers défavorisés en combinant une éducation de qualité dès le plus jeune âge avec un soutien financier pour accéder à l’université. Ce modèle repose sur l’idée qu’un accompagnement global et précoce peut faire toute la différence.
– Hope California et le Child Trust Fund – Un capital à la majorité
Aux États-Unis et au Royaume-Uni, ces programmes permettent à chaque jeune d’accéder à un capital à 18 ans, leur donnant ainsi une assise financière pour poursuivre des études ou créer une entreprise. Une telle mesure favorise l’égalité des chances et l’autonomie à l’entrée dans la vie adulte.
– Les entreprises à but d’emploi et Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD) – Une réinsertion efficace
En France, l’expérience TZCLD a démontré qu’il est possible de réinsérer durablement des chômeurs de longue durée en leur proposant un emploi stable en CDI au sein d’entreprises à but d’emploi (EBE). Actuellement, plus de 2 500 personnes dans 10 territoires ont retrouvé un emploi, avec une expansion prévue à 90 territoires d’ici 2025. Ce succès repose sur une collaboration étroite entre acteurs locaux et bénéficiaires. Niels Planel, directeur de l’une de ces EBE, offre un regard expert sur cette initiative.
Une fiscalité au service de la justice sociale
En conclusion, l’auteur insiste sur la nécessité d’une fiscalité plus équitable pour ne pas figer ni aggraver les inégalités. Il propose trois mesures-clés pour financer ces politiques sociales et lutter contre la pauvreté :
– Une fiscalité sur les successions pour limiter la reproduction des inégalités patrimoniales,
– Une taxe sur les milliardaires, inspirée des travaux de Gabriel Zucman,
– Un impôt minimum de 15 % sur les bénéfices des multinationales pour éviter l’évasion fiscale.
Un livre inspirant et porteur d’espoir
Par une approche pragmatique et des solutions concrètes, cet ouvrage montre que l’éradication de la pauvreté n’est pas une utopie, mais un objectif atteignable. En combinant le passage à l’échelle de ces innovations sociales et une réforme fiscale adaptée, Niels Planel esquisse les contours d’un avenir plus juste et solidaire. Un essai accessible et optimiste, qui donne des raisons d’espérer et surtout d’agir.
Didier Jaubert
Éditions de l’Aube – 2025 – 128 p.
