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Paroles de blessés de la vie
Analyse
Par la fraternité, ils se relèvent.
Pour le Collectif chrétien d’action fraternelle (CCAF), « les bénéficiaires ne sont pas considérés comme des objets de solidarité mais comme des acteurs de leur propre parcours ». Certains sont acceptés comme bénévoles, membres de l’association et pouvant voter à l’AG.
Il y a beaucoup d’instabilité chez les usagers de l’accueil : des nouveaux apparaissent, des anciens disparaissent. Beaucoup errent de ville en ville à la recherche d’hypothétiques solutions et de havres de paix.
Dans beaucoup de domaines, l’Etat se décharge sur les associations comme le CCAF.
Habitat
Notre pays ne construit pas suffisamment de logements, ceux-ci sont pourtant des éléments-clé pour la famille. La politique du logement social est délaissée. Sur ce point l’effort public a diminué.
Le soir du 2 octobre 2023, selon la Fédération des acteurs de solidarité, le nombre de demandes d’hébergement d’urgence enregistrés au 115 et non pourvus a été supérieur à 8000.
A toute personne disposant d’un dossier DALO reconnu prioritaire, l’Etat doit en principe présenter un logement, mais ce n’est pas souvent le cas.
Santé : Le CCAF offre des moyens d’hygiène, un accompagnement pour obtenir la Sécurité sociale ou l’Aide Médicale d’Etat, avec une permanence d’infirmières et de psychologues. Il collabore avec des hôpitaux et procure des médicaments.
Emploi : Le CCAF aide à la rédaction de curriculum vitae, met en lien avec Pôle emploi, diffuse des offres, propose des mises à niveau.
L’accès aux droits suppose une bonne connaissance du maquis administratif et l’existence d’une domiciliation pour recevoir du courrier. Pour les migrants, les règles dépendent du pays d’origine. Le CCAF aide à la constitution des dossiers pour toute demande de papiers.
Témoignage d’une psychothérapeute : Les personnes accueillies affrontent des situations inhumaines ; notre rôle est de « soutenir leurs capacités de résilience et de protéger ainsi leur dignité d’être humain ».
Ceux qui sont accueillis apportent énormément à ceux qui les écoutent, ils leur enseignent la volonté de ne rien lâcher, ils montrent comment distinguer le futile du fondamental.
« Rien n’est à sens unique et cela participe également à la reconnaissance de chaque individu ».
La présence d’un bénévole renforce la dimension de citoyenneté. Au-delà du don de soi, ce doit être surtout la rencontre d’égal à égal de deux êtres qui, le temps d’une matinée, échangent, discutent, s’accordent et tissent au gré de la durée un respect réciproque et vrai.
Annick Mellerio
Chronique sociale – Comprendre la société – 2024 – 188 p.