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Les soliloques du pauvre et autres poèmes
Description
Jehan-Rictus, né en 1867 à Boulogne-sur Mer, quitte la maison où sa mère le maltraite vers l’âge de 16 ou 17 ans. “Commence alors une vie d’errance, ce sera l’expérience capitale de sa vie”.
Les soliloques du pauvre sont une suite de monologues dans lesquels un personnage s’exprime comme on parle à Montmartre “quartier très pauvre, fait de bicoques en bois”.
C’est sur sa jeunesse passée dans la rue, sur sa souffrance, sur cette expérience que Jehan Rictus va fonder sa poésie. Il faut inventer “une forme nouvelle […]. Ce qu’il faut faire entendre, c’est l’argot des miséreux, des purotains, l’accent du faubourg”.
“La plupart des sept soliloques qui composent une partie du livre se fondent sur cette observation simple que les souffrances physiques de ceux qui vivent dans la rue […] entraînent souvent des troubles de la perception […]. Chaque poème est donc souvent le récit d’une hallucination faite par le Pauvre : rêve d’un foyer heureux, d’amour, d’un lit chaud, d’un bon repas […]. Et chacune de ses divagations entraîne un cruel réveil et un retour à la souffrance”.
“Refus des patronymes classiques, langage parlé, argot inventif, scansion rythmée, appels à la révolte, déclamation sur scène, si les slameurs d’aujourd’hui sont les dignes héritiers de Jehan Rictus, c’est d’abord parce qu’ils partagent, pour la plupart, le même désir de faire entendre les voix de ceux qui n’ont pas la parole, trop occupés à essayer de survivre dans un monde sans pitié”.
“Tant qu’il y aura des pauvres, il faudra dénoncer la misère avec les mots de ceux qui la subissent”.
Extraits de la préface de Cécile Vargaftig
Au Diable Vauvert – 2009 – 222 p.