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Les Bâtardes
- Minorités, Amérique latine
Description
La plupart de ces nouvelles jouent sur les différences et les discriminations qui perdurent au Chili entre des adolescentes ou des jeunes femmes issues des classes populaires et travailleuses et celles qui habitent les beaux quartiers et peuvent prétendre à un avenir dans la haute société.
Ville inconnue raconte l’enfance heureuse et fusionnelle de deux petites cousines qui s’aiment comme le font les enfants et s’imaginent vivre longtemps ainsi. Une brouille entre les deux familles les éloigne bientôt l’une de l’autre. Mais lors d’un voyage d’étude, elles se retrouvent chez une amie de la haute société bolivienne, ayant complètement divergé dans leurs cursus scolaires respectifs. Elles s’avouent alors qu’elles n’avaient jamais accepté la séparation imposée par leurs familles… pour des raisons de statut social différent.
Bêtes évoque l’envie d’une petite fille de 12 ans de posséder un chien… Une fois adolescente elle rencontre une chienne abandonnée qui vient de mettre bas. Une occasion pour décrire la vie dans un quartier désert où habite sa grand-mère qui la garde, dont la chambre reste allumée le soir : on y entend le “tic-tic-tic inlassable de sa machine à coudre”… Une histoire apparemment anodine, mais qui révèle une existence de dénuement, d’isolement, où le malaise et la peur ne sont jamais loin.
Italia, 16 ans, fréquentant un lycée privé et parlant plusieurs langues, s’éprend d’une jeune enseignante métisse. Mais les rencontres dans la chambre luxueuse d’Italia deviennent de plus en plus rares : “J’avais peur de voir arriver le moment de l’inviter chez moi” et de devoir “lui présenter ma mère de plus en plus blonde et grosse, mon père parlant la bouche pleine”…
A l’instar des trois précédentes, ces huit nouvelles, jusqu’à la dernière Les Bâtardes, décrivent ces relations biaisées entre jeunes métisses et belles adolescentes blanches et riches. Les garçons et les hommes n’y ont pas le beau rôle !
“Des milliers de jeunes filles des quartiers populaires chiliens se sont identifiées à cette subjectivité émergente, aux histoires de jeunes banlieusardes métisses, précaires, citadines, urbaines, indigènes, bisexuelles, celles dont Arelis est la chroniqueuse non officielle.” (Extrait de la postface de Gabriela Wiener, chroniqueuse, poète et journaliste péruvienne).
Jean-Pierre Touchard
Quidam Editeur – 2021 – 112 p.