Bibliographie
Accueil / Bibliographie / L’école n’est pas faite pour les pauvres

L’école n’est pas faite pour les pauvres
Analyse
« L’école ne creuse certes pas les inégalités mais elle porte sa part de responsabilité »
L’école française est la plus inégalitaire de l’OCDE. L’influence du milieu socio-économique familial semble très nette ; « Plus on s’élève dans le cursus scolaire, plus les enfants des milieux modestes disparaissent. »
« L’argent de la nation est davantage utilisé par les familles aisées pour financer les études de leurs enfants que par les familles modestes dont les enfants vont à l’école moins longtemps »
En éducation prioritaire, les enseignants sont plus jeunes et souvent non titulaires alors qu’il faudrait y affecter des enseignants bien formés et expérimentés.
Entre 2002 et 2012, 80 000 postes d’enseignants ont été supprimés. La scolarisation avant 3 ans a été divisée par trois et la France est le seul pays du monde à avoir choisi une semaine de 4 jours, avec des horaires très lourds.
Alors qu’une corrélation est établie entre le bien-être des enseignants et la réussite des élèves, on observe une dévalorisation continue depuis quarante ans. Par ailleurs les enseignants ne sont pas suffisamment formés sur le volet pédagogique de leur métier.
« C’est dès l’école maternelle qu’il faut veiller à ne pas transformer les différences en difficultés ». Le socle commun doit permettre l’émancipation de tous et non pas la sélection de quelques-uns. L’aide au travail personnel organisée gratuitement doit jouer un rôle majeur.
L ‘enseignement professionnel doit garder une part d’enseignement général qui construise une culture commune et permette la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur.
A la compétition actuelle il faut préférer la coopération entre pairs.
Il faut combattre le séparatisme social et scolaire : « L’hétérogénéité des classes aide davantage les plus faibles sans pénaliser les plus forts. »
En 3e de collège, grâce aux options et aux divers parcours de tri, 45% des collèges pratiquent une ségrégation scolaire active.
La dualisme scolaire public-privé est peu propice à la mixité sociale. Il faudrait moduler la dotation pour les établissements privés en fonction du degré de mixité sociale.
Conclusion
Une école plus sociale et plus fraternelle est une question d’intérêt général pour trois raisons : justice pour les plus fragiles, exigence de démocratie et possibilité du « vivre ensemble ». Alors que l’inégalité est une menace pour notre économie.
Annick Mellerio
Le bord de l’eau – 2022 – 147 p.