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Le peuple d’en bas
- Emploi-Chômage, SDF, Grande Bretagne
Description
Voici réédité, bénéficiant d’une nouvelle traduction, ce récit que l’écrivain américain John Griffith dit Jack London (né en 1876 à San Francisco) écrivit à l’âge de vingt-six ans. Durant l’été 1902, il explora pendant quatre-vingt-six jours la vie des habitants du quartier de l’East End à Londres, en se mêlant à la population misérable qui y était reléguée. Une description sans complaisance et indignée des bas fonds de cette grande métropole à l’orée du XXe siècle : une véritable descente aux Enfers.
Ce que décrit Jack London est par bien des aspects inimaginable, non seulement par un lecteur de l’an 2000, mais même par un londonien moyen (a fortiori par un américain) au temps réputé de la belle époque.
À travers une série de reportages pris sur le vif, c’est tout un peuple de la misère qui sort de l’ombre, se laisse appréhender, nous affranchit de notre ignorance et de nos préjugés à son égard, et donc de la peur qu’il inspire. Nous avons en effet encore du mal aujourd’hui à nous représenter le degré de déchéance et le taux de mort précoce auxquels des milliers de familles ont été condamnées en Europe, il y a à peine cent ans, faute de pouvoir travailler, manger à leur faim, se loger, se soigner.
L’auteur ne se contente pas de rapporter des scènes vues par ses yeux et des propos entendus de ses oreilles, il a complété ses investigations par la lecture de faits divers et de décisions de justice rapportés par la presse. Il a glané des statistiques disponibles pour resituer toutes ces réalités dans un ensemble social plus vaste. Il ne se prive pas de partager avec ses lecteurs ses propres réactions, qui ne sont pas tendres pour la société industrielle en général et pour la société anglaise en particulier.
Il écrira également Croc-Blanc (1907), avant de se suicider à l’âge de quarante ans, toujours aussi révolté par une société moderne qui pratique sans pitié la relégation et l’exclusion des plus pauvres.
Phébus – 1999 (réédition) – 252 p.