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Le curé de Soweto
- Engagement, Afrique
Description
Né en 1945 dans un cocon doré, mais profondément chrétien, Emmanuel Lafont, avant d’être prêtre, est un homme doté d’une empathie naturelle pour les humains, d’une énergie et d’une générosité sans pareil, « un véritable guerrier de la vie ». C’est en faisant son service militaire dans la marine qu’il rencontre la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC). Il s’y forme. C’est elle qui « lui a donné le goût de regarder le monde par en bas ». Ordonné prêtre en 1970, il a bien l’intention de vivre son engagement à l’extérieur de la France… Et la JOC l’envoie en Afrique du Sud en 1983.
Très vite, il quitte le confort du quartier réservé aux Blancs à Johannesburg. Presque seul blanc, il s’installe au cœur de cet énorme bidonville qu’est Soweto, près de sa paroisse. Il apprend plusieurs langues. On lui choisit le nom Senatla, l’homme fort, qu’il gardera pendant tout son séjour en Afrique ! Passant sa vie en négociations, il est de tous les combats, participant au risque de sa vie, au sein d’organisations religieuses ou politiques, aux manifestations pour la libération des prisonniers politiques, pour la construction de nouvelles maisons, pour la réouverture des collèges. Il participe à des funérailles. Il nous fait vivre de l’intérieur le lent effritement du régime de l’apartheid dans sa période la plus convulsive. Le 27 avril 1994, date de l’élection de Nelson Mandela, il transforme son église en bureau de vote.
Il fait sienne l’apostrophe de Dietrich Bonhoeffer, pasteur luthérien allemand, tué en 1945 par les nazis : « C’est une expérience d’une valeur incomparable d’avoir appris à voir les grands événements de l’histoire de ce monde par en bas, du point de vue des gens inutiles, des suspects, des gens abusés, de ceux qui n’ont aucun pouvoir, des opprimés, des méprisés, en un mot, du point de vue de ceux qui souffrent ».
Depuis 2004, il est évêque de Cayenne en Guyane, département multiracial, ce qui lui permet de retrouver un peu ce qu’il avait connu à Soweto.
Voici ce qu’en disait Nelson Mandela : « Compliments et meilleurs vœux pour une personne publique dont le courage et l’amour des plus pauvres a produit une formidable impression sur nous tous ».
Joëlle Cottard
Éditions du Rocher/Desclée de Brouwer – 2011 – 416 p.