Bibliographie
Accueil / Bibliographie / L’aggravation des inégalités
L’aggravation des inégalités
- Inégalités, Mondialisation
Description
Points de vue du Sud
« L’inégalité nuit gravement au bien-être. Cette vérité est désormais reconnue par nombre d’études internationales : les disparités de revenus, les asymétries de patrimoines, la concentration des richesses génèrent des sociétés moins prospères, plus vulnérables et moins durables.
Contrairement aux promesses du néo-libéralisme vantant l’efficacité du ruissellement – l’accumulation chez les nantis finit par descendre vers les plus modestes – l’aggravation des inégalités enregistrée ces dernières décennies – entre pays et à l’intérieur de la plupart des pays – s’impose comme l’effet sociétal majeur de la globalisation de l’économie. Elle signe l’échec d’un modèle de développement planétaire, inique et inefficace.
On en vient à parler des inégalités sociales comme d’un système dans la plupart des pays du Nord comme dans ceux du Sud, et à constater que le problème des inégalités est devenu plus grave que celui de la pauvreté, l’un entraînant l’autre.
Illustration de la concentration des patrimoines : 1% de l’humanité (73 millions d’ultra-fortunés) détient aujourd’hui 50% des richesses totales, tandis que la moitié de la population mondiale (3,65 milliards d’individus) dispose de moins de 1% de celles-ci. Disproportion exorbitante, sans précédent et éthiquement injustifiable. Quant à l’écart entre pays riches et pays pauvres, si son explosion remonte à la période coloniale, il a encore pratiquement triplé depuis lors, pour atteindre un rapport de 80 à 1. »
(Extraits de la présentation de l’éditeur)
Cette aggravation des inégalités s’auto-entretient dans la mesure où les plus riches, entreprises ou individus, disposent du pouvoir d’influencer les règles et les choix politiques en faveur de la protection de leurs privilèges.
« Aussi longtemps qu’il y aura des riches et des pauvres, ou des gens puissants et d’autres impuissants, il y aura des avocats pour expliquer qu’il est préférable pour tout le monde que les choses restent ainsi. » (John Quiggin).
« Les industries du tabac, de l’agro-alimentaires, des boissons, utilisent tous les moyens pour éviter une régulation favorable à la santé : organisations de façades, lobbies, promesses d’auto-régulation, poursuites judiciaires et financement d’études mettant en cause les résultats des recherches » (Margaret Chan, directrice de l’OMS).
Dans le chapitre intitulé L’inégalité : un problème politique plus grave que la pauvreté, l’auteur cite Branco Milanovic qui voit trois solutions à ce problème :
– amener les pays pauvres au niveau des pays d’Europe ou des USA : possible mais à très long terme ;
– organiser une redistribution des revenus au niveau mondial : la volonté politique manque ;
– migration des populations vers les pays riches : c’est la “solution” choisie actuellement.
L’auteur conclut :
« La lutte contre la pauvreté et les inégalités sont des nécessités urgentes, non pas pour promouvoir la croissance, mais pour refaire société, émanciper tous les êtres humains et défendre la soutenabilité de la vie dans toutes ses dimensions ».
Annick Mellerio
Éditions Syllepse – Alternatives Sud – 2015 – 196 p.