L’auteur ne se met pas en surplomb et a conscience de ses limites. Il en appelle à une société décente, qui n’humilie pas les gens.
Il analyse comment notre société évalue et juge :
– D’un côté, la richesse qui, associée à la grandeur et à la visibilité, est intéressante, désirable, inspirante, apportant joie et aisance.
– De l’autre, la pauvreté qui, signe de petitesse et de médiocrité, est effrayante et sans intérêt, engendrant tristesse et invisibilité, et donnant le sentiment de ne plus pouvoir diriger sa vie.
D’ailleurs dans notre société, qui parle des pauvres ? Le discours visible sur la pauvreté est celui de ceux qui ont les ressources.
Aussi faut-il permettre aux récits des démunis d’être pris en considération. Il faut rendre visible l’exemplarité de l’économie des pauvres, de l’économie de la débrouille. Car la vie des pauvres compte.
« Donner à l’ouvrier la science de son malheur » disait déjà le syndicaliste Fernand Pelloutier (1868-1907)
Corinne Pucet
Payot – 2022 – 304 p.
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