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La potence ou la pitié
- Histoire
Description
La pauvreté, valeur spirituelle et déchéance matérielle, a toujours inspiré des sentiments contradictoires. De la part des individus, compassion et répulsion. De la part des autorités et des pouvoirs publics, institutions de secours et institutions de répression : la pitié, ou la potence.
« C’est bien là qu’on touche à la problématique de cet ouvrage : mutations que subissent, au cours des siècles, les représentations de la pauvreté et les réactions collectives face à la misère. Soulignons bien qu’il s’agit justement de mutations d’attitudes et de sentiments… », nous confirme l’auteur dans son introduction.
Fondée sur une longue familiarité des archives et des langues, cette synthèse envisage l’attitude à l’égard des pauvres dans toute l’épaisseur de ses multiples implications : religieuses, économiques, juridiques, sociales et mentales. Dans toute son extension géographique, de Rome où les papes des temps classiques ont souvent tenté d’enfermer les mendiants jusqu’aux workhouses d’Angleterre en passant par l’hôpital général du « grand renfermement ». Dans toute sa durée, depuis les mendiants de l’Occident chrétien jusqu’aux laissés-pour-compte de nos sociétés d’abondance.
Deux mouvements de grande ampleur se dégagent de cette longue histoire : la substitution rapide, à partir du XVIe siècle, avec le développement des économies urbaines et des États monarchiques, de politiques policières à l’aumône et à la charité chrétienne ; le développement progressif et très lent, avec l’industrialisation et la misère ouvrière, de la philanthropie et des politiques d’assistance, puis d’assurances sociales.
Paru en 1978 en Pologne, cet ouvrage érudit reste d’actualité par bien des aspects. Il s’adresse plutôt aux étudiants et aux chercheurs.
Gallimard – Bibliothèque des histoires – 1987 – 330 p.