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- Action sociale, Ville, Environnement
La Ferme du rail
Description
Pour une ville écologique et solidaire
La Ferme du Rail a été inaugurée en 2019 au cœur du territoire très urbain du XIXe arrondissement, sur les terrains de la Petite Ceinture. Elle a bénéficié du soutien de la mairie et de l’énergie collective du quartier. C’est devenu une référence de combinaison réussie d’agriculture urbaine et de solidarité avec les plus fragiles, associant permaculture, insertion, formation et hébergement solidaire.
C’est également un lieu de rencontre et d’information avec un restaurant très ouvert vers les habitants du quartier. Voici quelques exemples des activités qui y sont développées : collecte et valorisation des déchets du quartier par vélo triporteur, revivification des sols de la Ferme, cultures maraîchères, potagers, production de compost… Le projet inspiré des AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) renforce les liens entre la ville et la campagne, les circuits courts et la solidarité agricole.
Le projet a choisi résolument des approches « low-tech » pour favoriser pédagogie, reproductibilité et accessibilité sociale. La conception a systématiquement privilégié les matériaux biosourcés (paille, etc.) et les matériaux de réemploi (pierre et bois), avec le souci de développer une architecture esthétique et attractive. Le chantier lui-même a été géré de manière démocratique (intelligence collective, repas partagés, participation des futurs résidents).
Tout en restant à taille humaine, la Ferme s’est développée en lien avec de nombreuses associations partenaires (Réhabail, Atoll 75, ApijBat, Travail et Vie, Les Alchimistes,…) et les acteurs du quartier, en particulier les jardins partagés.
L’objectif est bien de créer une nouvelle écologie urbaine avec de petites unités de production locales pour augmenter la résilience de la ville, en proposant une agriculture d’entraide et de proximité.
Le projet associe étroitement les architectes et les futurs résidents en s’adaptant au vécu des personnes. Cela se concrétise par exemple par l’aménagement des chambres afin de préserver l’intimité, la personnalisation du mobilier et, pour certains petits meubles, la fabrication par les résidents eux-mêmes. Des espaces communs sont prévus pour une vraie vie sociale au sein de la Ferme.
Le projet a souhaité une mixité des résidents : environ 20 fermiers en insertion et 5 étudiants. Les étudiants contribuent à la vie de la Ferme et vivent une expérience concrète au sein de la communauté dans des lieux conçus pour être écologiques et favorables à la vie sociale. Cela permet aussi le croisement des savoirs et des expériences entre tous les résidents ainsi que le dépassement des préjugés de chacun. L’objectif est que ce lieu ne soit pas un hébergement social mais bien une adresse comme une autre à Paris.
Sur le plan financier, le projet a fédéré avec succès les financements publics et les financements privés.
Didier Jaubert
Actes Sud – 2022 – Domaine du Possible – 195 p.
Compte-rendu publié dans la Revue Quart Monde n° 266 : Peindre et dépeindre.