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- Développement, Brésil
La Dette
Description
Roman de la paysannerie brésilienne
C’est l’histoire de Rapaz, jeune brésilien, âgé de 8 ans au début du livre, dont les parents aux noms prédestinés, Democratio et Libertad, vont défricher un coin de la forêt amazonienne pour essayer de survivre et s’installent à Rivière-des-Gueux avec un groupe de paysans sans terre.
Plus tard, le colonel Don Fernando vient revendiquer la propriété de ces terres et organiser le travail des paysans à son profit, avec l’aide de quelques pistoleiros sans foi ni loi.
Puis arrive un homme d’affaire américain, F. Emmy, qui prête de l’argent à Don Fernando pour tourner l’agriculture vers l’exportation.
Le hameau lutte pour survivre malgré tout et tenter de reprendre le contrôle de son avenir, malgré le poids de plus en plus lourd de la dette et l’opposition de plus en plus violente des instances officielles.
Ce « docuroman » a deux facettes :
– Un roman passionnant, fourmillant de personnages bien vivants, attachants ou odieux, où les épisodes se succèdent à un rythme accéléré, sans permettre au lecteur la moindre pause.
– A l’échelle d’un hameau, une analyse détaillée du processus de la dette du Tiers Monde, avec la dénonciation des responsabilités, partagées entre les gouvernements des pays du Tiers Monde et ceux des pays développés.
Il est complété par deux courtes postfaces précisant
– l’histoire du processus de la dette latino-américaine et ses conséquences pour les pays du continent sud-américain
– l’histoire de la lutte des paysans sans terre du Brésil depuis 1960
Le style est très vivant, truculent, parfois un peu cru, mais plein d’humour et de chaleur humaine alors que l’histoire se déroule dans une atmosphère très angoissante, où la violence est toujours présente, où la vie des héros est sans cesse menacée.
« En encourageant des projets insensés, des gouvernements insensés ont réussi à se faire accorder des crédits insensés par des banquiers tout aussi insensés. Ce festival d’absurdités ne fait pas du tout honneur au système capitaliste et constitue une offense au régime démocratique ; il a ruiné des dizaines de pays du Tiers-Monde dans le cadre d’un processus encore jamais vu d’appauvrissement des pauvres à partir de l’enrichissement des riches. »
John Kenneth Galbraith, prix Nobel d’économie
Annick Mellerio
Atalante – 2001 – 383 p.