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Je voulais pas crever
Description
Petit manuel de résistance urbaine
« A l’école de la rue, j’ai fait tous les boulots. J’y ai vécu et j’y travaille encore… La rue, c’est mon métier. Je ne suis pas un mendiant, je ne demande aucune aide sociale, juste qu’on me laisse travailler et vendre mes bouquins d’occasion. Je suis Bolek, le camelot, libraire du carrefour ».
Toute cette vie de résistance, cette survie, ce personnage hors norme l’a détaillée en six chapitres : L’art du camouflage, La tactique de la tortue, La théorie du grain de sable, De la propagande, Toujours plus de bruit, Savoir lever le camp.
Fils de polonais émigrés dans le nord de la France entre les deux guerres, Bolek a fait tous les métiers, avec quelques hauts et beaucoup de bas : mineur d’abord, puis débardeur aux halles de Paris, ferrailleur, chineur, vendeur de journaux en kiosque… Jusqu’au jour où les messageries refusent de lui livrer les journaux, alors il se met à vendre des livres d’occasion.
Installé dans un kiosque au métro Poissonnière, lui, le petit polonais français qui savait à peine lire, se prend d’amour pour les livres : on lui en donne, il en récupère. Il fait partie du paysage, il connaît tout le monde dans le quartier : des jeunes du lycée qu’il essaie d’ouvrir au plaisir de lire, des personnes âgées, des gens modestes ou bien placés ; il aime son quartier et son quartier l’aime… Il peint aussi dans sa minuscule chambre, éclairé à la bougie, pour « chasser la douleur », et il vend ses tableaux.
Jusqu’au jour où sa « guitoune » est renversée par un car de ramassage scolaire. Et la lutte recommence.
Cet ouvrage exemplaire, d’une écriture dynamique, livre avec pudeur et poésie, mais sans concession, le combat que doivent livrer des millions de travailleurs précaires pour s’en sortir.
Joëlle Cottard
Albin Michel – 2009 – 176 p.