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Grâce et dénuement
- Minorités, Culture
Description
« Rares sont les Gitans qui acceptent d’être tenus pour pauvres, et nombreux pourtant ceux qui le sont. Ainsi en allait-il des fils de la vieille Angéline. Ils ne possédaient que leur caravane et leur sang. Mais c’était un sang jeune qui flambait sous la peau, un flux pourpre de vitalité qui avait séduit des femmes et engendré sans compter. Aussi, comme leur mère qui avait connu le temps des chevaux et des roulottes, ils auraient craché par terre à l’idée d’être plaints ».
Le début du récit donne le ton de l’ouvrage. La tribu d’Angéline, cinq fils, quatre brus et des petits-enfants, s’est installée dans un ancien potager dont la propriétaire, une institutrice à la retraite, refuse de vendre le terrain à la municipalité. Une bibliothécaire, Esther, vient chaque semaine lire des livres aux enfants et devient peu à peu un « plaisir de leur vie », écoutant les enfants, les parents et surtout Angéline.
Ainsi découvrons-nous la vie quotidienne de ces familles, les relations entre les enfants, entre maris et femmes, le rôle de la grand-mère. Les relations avec l’extérieur sont limitées au minimum : l’hôpital pour la naissance et la mort, l’assistante sociale qui fait un rapport à la mairie, les policiers qui procèdent à l’expulsion.
De haute lutte, Esther obtient qu’Anita, l’une des petites filles, soit inscrite à l’école. Mais Anita est mal accueillie par les autres enfants, elle manque souvent et ses cousins sont jaloux. L’institutrice meurt, la municipalité achète le terrain et expulse les gitans. Ils vont plus loin mais Esther les suit et tous les enfants seront finalement scolarisés.
Annick Mellerio
Éditions J’ai lu – 2009 (réédition) – 292 p.
Dans un interview, en 2007, Alice Ferney explique qu’elle a pu découvrir l’univers des gitans grâce à une amie engagée avec ATD Quart Monde dans une bibliothèque de rue.
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L’épine sur les roses