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Du bon usage de la distance chez les sauvageons
Description
L’ouvrage est en deux parties :
1. Description et analyse des « nouveaux modes de gestion des incivilités dans les transports collectifs et urbains.
A partir des rapports des entreprises de transports et d’interviews des différents intervenants, les auteurs décrivent le rôle des médiateurs embauchés par ces entreprises et l’impact de leur présence sur l’évolution de l’atmosphère dans les transports.
L’intervention des forces de l’ordre fait plutôt dégénérer l’incivilité en violence. Les médiateurs n’ont pas un rôle répressif mais plutôt un rôle d’accueil vis à vis des usagers et de pédagogie vis à vis des jeunes des quartiers sensibles. L’origine géographique et ethnique des médiateurs, proche de celles des jeunes, facilite le dialogue avec eux mais c’est plutôt un élément négatif pour l’intégration dans l’entreprise de transports.
L’entreprise, au départ, présente cette mission comme une aide à l’insertion des personnes en difficulté et propose des contrats courts, mais devant les résultats visiblement positifs – augmentation des ventes de titres de transport, chute des statistiques d’insécurité et de vandalisme – l’auteur conclut que cette mission doit être poursuivie.
Pour les médiateurs, même si l’intégration dans l’entreprise n’a pas toujours été positive, surtout au début, « l’expérience vécue a eu un impact favorable sur leur psychologie et leur parcours professionnel » dans la plupart des cas.
2. A partir d’ateliers d’écriture dans deux collèges en zone d’éducation prioritaire, à Grenoble et à Saint-Etienne, et d’entretiens avec les habitants d’une ZUP de la région lyonnaise, analyse du rapport entre « distance et sentiment d’exclusion dans les quartiers sensibles ».
Pour les habitants, le quartier est plutôt un lieu de solidarité, la distance du centre-ville n’est pas considérée comme un handicap ; pour les jeunes, le déplacement en ville est plutôt synonyme de loisirs et pour les filles, de plus grande liberté.
La distance qui sépare les quartiers sensibles de la ville est plutôt une distance culturelle. Les habitants des quartiers sensibles ne sont pas tant demandeurs de mobilité hors quartier que d’interventions publiques pour améliorer leur vie de proximité sur les registres de la beauté, la propreté, la dignité.
Annick Mellerio
Editions du Seuil – 1999 – 214 p.