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Combattre la pauvreté
Description
Vulnérabilités sociales et sanitaires de 1880 à nos jours
Après des études de type monographique sur l’histoire de deux organisations humanitaires, Le Secours populaire français, 1945-2000 (2006) et Emmaüs et l’abbé Pierre (2009), Axelle Brodiez nous livre ici une approche plus globale sur l’évolution du traitement des vulnérabilités sociales et sanitaires en France, un axe d’analyse pour illustrer les transformations de l’assistance aux plus démunis de 1880 à 1975.
Sur cette période, scandée en trois séquences significatives 1880-1914 / 1914-1945 / 1945-1975, elle a surtout exploré les archives relatives à la ville de Lyon. Car, pour elle, l’intérêt d’une approche locale est de mieux cerner les populations effectivement aidées et de mieux mesurer l’impact réel des nouvelles lois et pratiques d’assistance qui trouvent donc là, à cette échelle, une sorte d’évaluation tant qualitative que quantitative de leurs effets.
Cette exploitation des archives est encadrée, notamment dans l’introduction et la conclusion mais également à l’intérieur de chaque séquence, par des analyses et des considérations qui restituent de façon plus synthétique le contexte social ainsi que les principales étapes des politiques publiques dans ce domaine, en amont depuis la Révolution française, en aval jusqu’aux années 2000.
L’auteure souligne d’ailleurs à plusieurs reprises le rôle grandissant de certains chercheurs ou responsables publics et de certaines associations (dont ATD Quart Monde) pour faire évoluer tant les mentalités de leurs concitoyens que les problématiques d’action (dont celle des droits de l’homme), pour oser aussi des expérimentations novatrices et ainsi ouvrir de nouvelles voies pour combattre la pauvreté.
A l’échelle lyonnaise, on ne peut pas ignorer le rôle majeur joué par les associations, par exemple par le Foyer Notre-Dame des sans-abri. Pour leur part les pouvoirs publics locaux ont souvent été des précurseurs en matière d’innovation sociale. « De même qu’une étude uniquement nationale de l’assistance resterait surplombante et partielle, manquant ce qui se joue dans l’action publique locale, une approche contournant les associations éluderait un pan entier du secteur, et priverait de la compréhension d’un recours fondamental pour la plupart des publics en difficulté ».
« Au terme de ce parcours historique, l’échelon local apparaît doté, au-delà du rôle d’application des directives nationales, d’une importante capacité d’initiative dans la lutte contre la pauvreté-précarité ».
Daniel Fayard
CNRS Éditions – 2013 – 328 p.
Sur le même sujet aux Éditions Quart Monde : Le souci des plus pauvres
Compte rendu publié dans la Revue Quart Monde n° 228 : Le développement contre les pauvres ?