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Citoyennetés ordinaires
- Ville, Citoyenneté
Description
Pour une approche renouvelée des pratiques citoyennes
Cet ouvrage présente une série de contributions qui analysent la citoyenneté en action, comme « capacité des individus à percevoir, pratiquer et formuler des jugements sur le vivre-ensemble et le bien commun », en dehors des lieux qui lui sont attribués. Une citoyenneté d’engagements, de mobilisations, de participations : le citoyen ordinaire « est valorisé comme non politique : plus proche du quotidien et non pris dans la lutte pour le pouvoir ».
L’ouvrage rassemble huit approches de cette citoyenneté :
– Constitution de collectifs dans un contexte de rénovation urbaine, à Montréal, Marseille, Barcelone, Toulouse, Lyon et Saint Étienne.
– Résistance à l’intervention publique en Turquie : des minorités, Roms ou Kurdes, revendiquent une citoyenneté culturelle telle qu’elle est définie par R. Rosaldo : « droit d’être différent en termes de race, d’ethnicité ou de langue au regard des normes de la communauté nationale dominante, sans que cela ne remette en cause son droit à appartenir […] aux processus démocratiques de l’État-Nation ».
– Le signalement de sans-abri au 115 : la responsabilité personnelle du citoyen consiste à mobiliser l’institution concernée.
– La vigilance comme participation face aux injonctions de la politique de la ville : à Lyon, un collectif de quartier, sans cotisation, ouvert à tout ce qui arrive, réhabilite les compétences des habitants à penser le monde dans lequel ils vivent et à y agir.
– A Argenteuil, l’action collective fait apparaître des « savoirs d’usagers » face aux savoirs d’experts. A Poissy, le collectif des habitants de La Coudraie demande que toutes les familles qui le souhaitent soient relogées dans le quartier.
– Éclaireuses et Éclaireurs de France : le scoutisme laïque a pour projet de « former des citoyens conscients des problèmes sociaux et soucieux de les résoudre ».
– Migrants maliens à Paris : « L’envoi d’argent dans le pays d’origine et le paiement des impôts en France matérialisent très concrètement leur double appartenance territoriale ». Ils mettent en place des projets de développement, autonomes par rapport aux pouvoirs traditionnels. Une citoyenneté active mais non reconnue en droit.
– La tarification de la restauration scolaire : accepter de payer l’impôt c’est reconnaître un intérêt général : les uns paient pour les autres.
Annick Mellerio
Éditions Karthala – Gouvernement en question(s) – 2014 – 328 p.