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Assemblée générale : les priorités d’ATD Quart Monde pour les prochaines années

L’Assemblée générale d’ATD Quart Monde a réuni 227 participants dans les locaux de Sciences-Po, à Paris, samedi 18 mai. À cette occasion, la présidente du Mouvement, Claire Hédon, a présenté le bilan d’une année 2018 « riche en mobilisations » et les membres de la délégation nationale ont développé  les perspectives du Mouvement pour les prochaines années.

Le grand amphithéâtre de Sciences-Po Paris était quasiment plein, samedi 18 mai, pour l’Assemblée générale d’ATD Quart Monde. Plus de 220 personnes, majoritairement adhérentes, se sont pressées sur les bancs en bois, pour faire le point sur les actions et les perspectives du Mouvement. La délégation nationale, en fonction depuis septembre 2018 et composée de Paul Maréchal, Guillaume Amorotti, Isabelle Bouyer et, jusqu’à l’été 2019, Pascal Lallement, a détaillé la « priorité centrale » pour les quatre prochaines années : « rejoindre, accueillir et proposer des engagements à de nouvelles personnes et en particulier des jeunes« .

Cette priorité passe par cinq axes de travail :

  • « aller rencontrer des jeunes là où ils sont, là où on peut faire connaissance : participer à des concerts, des festivals, des événements sportifs, etc. ; développer les interventions dans tous les lieux d’enseignement ; être plus en lien avec le monde étudiant et celui des jeunes professionnels ; augmenter notre présence dans les médias et sur les réseaux sociaux.
  • proposer un premier pas avec nous : proposer de nous rejoindre sur des événements ponctuels, rejoindre les personnes dans leur propre engagement; renforcer les Festivals des Savoirs et des Arts, les bibliothèques de rue ; développer le projet Coloc’Action, en proposant un habitat partagé pour des volontaires, des jeunes en  service civique, des jeunes étudiants ou travailleurs dans un lieu où ATD Quart Monde a déjà une action et leur permettre d’y consacrer du temps, en lien avec les habitants du quartier ; relancer les chantiers, sur un week-end ou une semaine ; créer un parcours de découverte du Mouvement, faire découvrir le volontariat permanent.
  • proposer des actions significatives avec les jeunes en situation de grande pauvreté : développer la présence dans les quartiers populaires, les quartiers isolés ou en zone rurale. Une rencontre de groupes jeunes est notamment organisée cet été pour les 18-30 ans du 1er au 5 août, en Bourgogne.
  • renforcer la représentation dans le domaine de la jeunesse :  développer les liens avec des organisations en contact avec les jeunes, renforcer les partenariats, en France et en Europe, et développer les Réseaux Wresinski Jeunesse et Écologie et grande pauvreté.
  • trouver les financements : avoir les moyens d’engager cette dynamique. »

Les autres perspectives d’action

L’attention portée à la jeunesse « ne nous fait pas oublier toutes les actions, les projets, les combats du Mouvement », a précisé la délégation nationale. D’autres perspectives d’action ont ainsi été mises en avant, comme le lancement, en septembre prochain, « d’une expérimentation qui va durer 4 à 5 ans et qui fait suite à une recherche menée pendant trois ans sur la question de l’orientation scolaire vers des filières spécialisées ».

L’engagement autour du droit à l’emploi, avec notamment le projet Territoire zéro chômeur de longue durée, est également poursuivi, tout comme les actions en faveur de la petite enfance et du droit de vivre en famille. Le Mouvement va notamment s’inscrire dans la campagne pour le 30e anniversaire de la Convention nationale des droits de l’enfant, le 20 novembre. Les dix Universités populaires Quart Monde vont par ailleurs poursuivre leur action.

« Tant qu’il y a de la pauvreté, notre démocratie est en danger »

Les perspectives pour les prochaines années sont donc multiples, après une année 2018 « riche en mobilisations ». « Nous avons participé à la concertation pour l’élaboration du plan pauvreté, nous avons reçu pendant 5 heures le président de la République dans le centre de promotion familiale de Noisy-le-Grand, nous avons participé au Grand débat pour que les plus exclus puissent faire entendre leurs voix… », a détaillé la présidente, Claire Hédon.  Une partie du bilan est cependant « un peu décevante : pour le plan pauvreté, il n’y a pas eu de réelle concertation, et cela ne va pas assez loin. Le discours du président de la République, lors de son annonce, a cependant repris ce qui nous paraît essentiel : la question de la globalité de l’accès aux droits, l’idée du choc de participation, et l’objectif d’éradication de la grande pauvreté ».

Il reste pour les prochains mois de nombreuses inquiétudes : « Quand on voit la loi ELAN (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) dans laquelle il n’y a pas grand-chose sur l’accès au logement des plus pauvres, on est inquiet, on se dit qu’on ne va pas dans la bonne direction. Quand on voit les annonces après le Grand débat, on se dit qu’il n’y a pas grand-chose sur les plus pauvres et quand on voit que, depuis 2 ans, les 10% les plus pauvres sont les seuls à avoir perdu en pouvoir d’achat, on est inquiet. » « Tant qu’il y a autant de personnes en situation de pauvreté, notre démocratie est en danger », a conclu la présidente d’ATD Quart Monde.

Les adhérents ont par ailleurs adopté le rapport moral et approuvé les comptes du Mouvement. Le conseil d’administration a également été renouvelé avec le départ d’Agnès Naton et Pascal Lallement, le renouvellement de Raymonde Languet, Pascal Percq et Éric Molinier et l’arrivée de deux nouveaux membres, Vincent et Élodie Espejo.

Julie Clair-Robelet

Photo : Assemblée générale à Sciences-Po Paris le 18 mai 2019. Geoffrey Renimel, ATDQM.