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A quoi rêvent les jeunes

 

Un travail, une société plus juste, la liberté de choisir sa formation et son métier, le droit à la parole, à l’imagination… Âgés de 18 à 30 ans, une vingtaine de jeunes, proches ou membres d’ATD Quart Monde, confient leurs espoirs et leurs attentes.

 » J’aimerais que les jeunes soient plus écoutés et qu’on prenne nos idées en compte. Dans plein de choses. Au lycée pro par exemple, je voulais faire Ventes. Mais la prof m’a dit que j’étais trop timide. Alors je suis en ATMFC (Assistant technique en milieux familial et collectif). J’apprends plein de choses – le ménage, l’entretien du linge… Mais on n’a pas le choix de ce qu’on veut faire. »
Tatiana, 18 ans, du groupe Jeunes de La Bise (Jura)

 » Je rêve d’un monde fait de liens fraternels et réels avec les richesses partagées permettant à tous de vivre dignement.  »
Raphaël, 27 ans, volontaire à Colmar

 » À quoi rêvent les jeunes ?

À garder les yeux ouverts sur le monde on souhaite se les crever.
Que reste-t-il de cette civilisation que l’on voit condamnée ?
Les jeunes ne dorment plus, pourtant ils n’ont pas cessé de rêver.
Retourner en arrière, avancer dans l’espace, quitter cette terre damnée.

Se faire greffer des ailes d’ange mécanique, faites d’or et d’argent.
Puis traverser les étoiles en suivant le charmant chant des comètes.
Au bord d’un volcan, remplir sa plume de lave pour devenir poète.
Ébloui, s’endormir éveillé dans le creux d’une larme de titan.

Se réveiller lucide sur notre peuple auto-destructeur.
Se rassurer devant la masse d’art enfanté par les humains.
Se dire que le pessimisme est un courant de pensée réducteur.
Doucement mais fermement recommencer à rêver à demain.  »

Julian, 22 ans, en service civique à Montreuil

Rêve collectif

Quoi qu’on en dise, la jeunesse rêve sur le mode du concret, et ne se contente pas d’espérer dans l’immobilité. 50 ans après, elle n’arrache pas le pavé des rues, mais jette néanmoins des pierres dans l’eau, pour que demain ne soit pas le simple reflet d’hier.

Ma jeunesse aime les couleurs des arts, mais craint celles mortelles des étendards de toutes sortes. Elle propose d’assembler tous les drapeaux pour n’en faire qu’un, puis de brûler celui-ci dans un feu de joie. Les nostalgiques au milieu s’ils le souhaitent. Un an après la présidentielle, elle rêve que le mot « peuple » ne soit plus un prétexte électoral ou un pauvre moyen d’identification. Et que plus personne au monde ne se considère comme une identité monolithique (chaque jour est un autre moi).

À défaut de grand soir, la jeunesse manifeste à sa façon. Ne pas s’offrir, c’est déjà agir. Sous les pavés, la page, blanche, sur laquelle tout reste à écrire. Avec tous ceux qui le veulent, je crois en ce jour, où la toile du monde ne sera plus signée que par des décideurs de mauvais goût et leurs suiveurs, mais d’un nom que tout le monde puisse porter : HUMANITÉ.

Gilles, 29 ans, en découverte du volontariat en Belgique

 » Mon rêve, c’est d’avoir un travail déjà, et puis d’avoir des enfants, de former une famille. Une belle vie, quoi. L’idéal de tout le monde. Pour l’instant, ça a l’air d’être difficile, surtout d’avoir un travail. Mais je pense que j’y arriverai.  »
Jimmy, 23 ans, du groupe Jeunes de Lunéville

 » Moi j’rêve d’un monde où les « Boloss » seraient molosses,
Où les mendiants seraient bandits de grands chemins,
Où les malus ne seraient plus pour les « Cassos »
Ni pour ceux qui n’ont rien dans leurs petites mains.

Moi j’rêve de ce monde, mais je n’fais que l’rêver.
Quand passe-t-on à l’action ? Quand va-t-on s’réveiller ?
Faudra-t-il les factions extrêmes pour s’rebeller
Aux manettes d’un pouvoir qui n’fait que somnoler ?

Moi j’rêve d’un monde sans compte en banque et sans menottes.
Moi j’rêve d’un monde où les plus petits se dénotent et se démarquent
Sans prendre en compte l’avis d’énarques,
De cireurs de pompes, et, en fin de compte, des monarques.
De ceux-là même que l’on démasque
Pour des arnaques élevées
Quand les pauvres sont les premiers désignés,
Comme étant les derniers des indésirés
Mis au rebut d’la société
Alors qu’ils peuvent participer,

Car tous on a le droit de rêver à un monde meilleur,
Et se passer des pauvres, c’est se passer de ce que la société a de meilleur
A proposer,
Donc rêvons d’oser quand les riches rêvent d’oseille,
Et osons rêver que, dans un monde sans nul autre pareil,
Chacun d’entre nous est la septième merveille… »
Antoine, 26 ans, du groupe Jeunes de Saint-Étienne

 » Il faudrait que tout le monde ait assez de sous pour se nourrir, se loger, se vêtir. Il faudrait qu’on se mette ensemble pour s’entraider, faire des sorties, des balades, des découvertes. Il faut être ensemble pour apprendre des choses les uns des autres, mais pour se rencontrer, il faut surmonter la peur de l’autre.  »

Cyril, 30 ans, de la Dynamique Jeunesse de Rennes

 » J’ai toujours eu un rêve, qu’on arrive à briser la séparation avec les gens de la misère. Or elle s’accentue avec les préjugés, le discours sur l’assistanat. Ce qui est bien avec ATD, c’est que tout le monde est sur un pied d’égalité. Quand j’étais au groupe Jeunes, il y avait des étudiants, des gens d’autres milieux, tout le monde se parlait bien. A ATD, les personnes dans la précarité donnent leur point de vue, on confronte les visions. Il n’y a que ça, le partage des savoirs, le dialogue en vrai, faire que les gens se parlent.  »
Xavier, 26 ans, ancien du groupe Jeunes de Nancy

 » Je rêve d’une convergence des luttes. D’un monde où l’on se rejoindrait tous pour lutter contre les inégalités quelles qu’elles soient, au delà de ce qui nous divise, car au fond on est tous humains et ça, on l’oublie trop souvent.  »
Sarah, 23 ans, communicante

Les jeunes de ma génération, les « millenials », sont souvent jugés « trop exigeants » en ce qui concerne leur avenir : nous sommes la première génération à vouloir sauver la planète et à développer de réelles solutions pour y parvenir. Nous sommes la première génération à revendiquer concrètement de meilleures conditions de travail et un meilleur niveau de vie à travers le monde entier. Comme si nous avions le culot d’espérer changer un jour ce monde, pollué et maltraité par les générations précédentes
Plus important encore, nous sommes la première génération à avoir grandi sous l’hégémonie du numérique et des réseaux sociaux. Être nés en même temps qu’Internet nous a donné les clés pour avoir un impact sur le monde et faire entendre nos voix. Cela terrifie les grandes personnes et certains personnages politiques français clament ,face aux blocages dans les universités, qu’ « il n’y a plus d’autorité en France ».
Les jeunes ont le monde entier à portée de main à l’ère du numérique et les seules personnes qui devraient en être effrayées sont celles effrayées par le changement. De tous temps, les jeunes ont rêvé d’un monde meilleur. Mais en 2018, nous avons toutes les raisons de croire que notre jeunesse seule saura le construire, avec ou sans l’approbation de nos aînés.
Donnez-nous votre bienveillance, votre confiance, et on y arrivera. De toute façon, nous n’avons pas besoin de votre autorisation : les premières initiatives ont déjà commencé mais vous n’en savez rien car vous ne savez pas utiliser Twitter.
Lucile, 19 ans, étudiante à Rennes

 » J’aimerais qu’il y ait plus de respect entre les jeunes. J’entends encore des propos racistes même entre enfants. Ça fait longtemps que le racisme devrait s’arrêter mais on l’entends toujours.  »
Christopher, 25 ans, du groupe Jeunes d’Île-de-France

Lettre du Futur n°1

Voyageuse temporelle
/code XXIV/Machine temporelle n°24
La Terre/ancien continent Européen

A mes ancêtres du passé,
L’année 2340 est une année semblable aux autres. Paisible, sans peur du lendemain, où vivre au jour le jour n’est pas un problème. Tous nos soucis, les souffrances dues à nos origines, notre couleur, nos religions ou notre rang social n’existent plus. La Paix berce notre peuple terrien, la richesse matérielle est remplacée par la richesse du cœur, tellement plus précieuse.
Comment un tel changement est-il survenu ? Il y a quelques siècles, une prise de conscience collective s’est produite. Les frontières disparurent, les peuples se sont soulevés contre les grands dirigeants des oligarchies.
Tout débuta par un boycott des médias en dévoilant toutes les informations censurées. Des groupes activistes pour “ la liberté ” ont commencé à déstabiliser les États dans le but de donner la totalité des choix et du Pouvoir aux peuples.
La valeur de l’argent n’existe plus car le troc et la solidarité prennent le dessus. Les soins médicaux deviennent gratuits pour tous, les centrales nucléaires sont fermées et des scientifiques découvrent une source d’énergie entièrement naturelle et inépuisable. Il n’y a plus de classe sociale.
La culture est accessible à tous et le système éducatif est véritablement gratuit, plus de course à la performance ni discrimination. Chacun peut faire le métier qu’il souhaite.
(…) Je vous entends déjà dire : « Quelle Utopie ! » Non, ceci est possible. Réveillez-vous, prenez conscience de ce qui se passe, gardez espoir !
Cordialement, La voyageuse temporelle

Lucile, 20 ans, en service civique à ATDQM à Rennes

 » J’aimerais que l’organisation de la société change. On a hérité une société très pyramidale où très peu de gens décident pour la majorité. On devrait être plus dans un configuration ronde où les gens se parlent d’égal égal.  »
Arnaud, 24 ans, du groupe Jeunes d’Île-de-France

 » De quoi je rêve ? De beaucoup choses. Mais au plus profond, je rêve d’une révolution. Depuis quelques années, je vois plus clairement la violence institutionnelle, la violence capitaliste, la violence humaine. En en prenant conscience, j’ai ressenti la nécessité de lutter contre elle.
Ça explique en partie mon engagement à ATD Quart Monde. Mais je pense qu’il faut aller plus loin. Tout reprendre à zéro pour repartir sur un bon chemin qui mènerait vers une égalité entre les peuples, vers une vraie démocratie. En somme, vers une société qui n’exclue personne.  »
Paul, 23 ans, en découverte du volontariat

 » Mon rêve, c’est de montrer aux parents qu’on n’est pas tout le temps à la maison pour jouer aux jeux vidéos. Il faudrait les inviter à nos activités, à ATD, pour leur faire comprendre.  »
Christophe, 19 ans, du groupe Jeunes d’Île-de-France

Entendus au détour de conversations avec des jeunes dans le centre-ville de Rennes :
« Une petite maison avec des potes, des poules, un jardin, un camion, et mon chien. Le grand luxe. »
« Si je pouvais, j’ouvrirais une salle de concert avec mes amis. Il y aurait de tout, parce qu’on écoute tous des trucs différents et on connaît plein de gens. On ferait venir des musiciens de partout, on les ferait connaître dans la région. »
« Je ne rêve plus parce que je dors mal. Ou alors je rêve mais je ne m’en souviens jamais. Quand j’étais gosse, j’avais des rêves incroyables. Parfois des cauchemars mais toujours des trucs de ouf. Maintenant, le sommeil c’est juste noir. Je sais pas comment réapprendre à rêver. Pour être heureux, faut pouvoir bien dormir. Un lit au chaud. Le reste, c’est en plus. »
Donald, 29 ans, volontaire à Rennes

Vue de…

la République démocratique du Congo

Le groupe Jeunes de Bukavu s’est enthousiasmé pour ce journal Spécial jeunes. Extraits de leurs rêves :
 » Dans mon domaine Journalisme et Communication, mon rêve est d’obtenir un espace dans les médias permettant aux plus rejetés et discriminés d’expliquer leurs effort aux personnes négatives à leur égard  » Nathalie
 » Je dessine depuis petit. Je voudrais devenir un grand artiste international pour aider les enfants délaissés et victimes de conflits  » Christian
 » Dans le groupe « Union de Jeunes défenseurs des Droits de l’Homme », je poursuis mon rêve : faire comprendre à tous les jeunes que même si la nuit persiste, la lumière verra le jour  » Emmanuel
 » Enfant tapori (la branche enfant d’ATDQM), j’ai reçu le bagage de la solidarité, de l’amour et du partage. Rappeur, je voudrais le véhiculer à vie  » Freud
 » Mon rêve : devenir travailleur social pour être acteur de changement, préoccupé par les calamités entravant le bien-être social  » Saleh Kazige
 » Je voudrais être un pont d’amour entre les plus pauvres et les plus nobles de ce monde. La dignité n’est pas un privilège mais un droit pour tous  » Grace
 » Tourneur mécanicien, tel est mon rêve car la technique est la clé du développement de mon pays  » Daniel
 » La démocratie suppose le partage équitable des richesses, avec les mêmes chances pour tous  » Chirac
 » Je rêve de devenir volontaire permanent d’ ATD Quart Monde pour lutter contre la misère avec les personnes écrasées et oubliées et faire changer le regard envers elles  » Bob