Entrez votre recherche ci-dessous :

Un an que les gens du voyage de Kaltenhouse ont été relogés

Cela fera un an tout juste le 30 novembre 2016 que les 23 familles manouches de Kaltenhouse (Bas-Rhin) ont emménagé dans des maisons en dur. Leur installation avait mis fin à un combat de 20 ans mené par ATD Quart Monde pour obtenir que ces familles, reléguées dans des baraquements sans eau courante ni sanitaires, vivent dans des conditions dignes.

« C’est vraiment une victoire de haute lutte », souligne Elisabeth Orth-Gassner, militante à ATD Quart Monde depuis 1972 et toujours active à 77 ans, qui fut au coeur de la mobilisation. « Nous avons fait plus de 150 réunions, entre nous et avec la sous-préfecture, le conseil général, la commune…, se souvient-elle. Nous y allions toujours avec des gens du terrain. Même si certaines familles se décourageaient, il y avait notamment une mère et son fils très actifs. »

La première famille était arrivée en 1956 sur le terrain proche de l’aérodrome de Kaltenhouse. Au fil des ans et des naissances, la communauté s’est élargie sans que les conditions du campement ne s’améliorent. Psychologue scolaire à l’école de Kaltenhouse, en 1996, Elisabeth Orth-Gassner alerte les autorités. En vain. Un point d’eau potable finira par être installé.

En 2000, le Comité Kaltenhouse Droits de l’homme est créé par ATD Quart Monde avec Emmaüs et des particuliers. Son objectif : en finir avec le bidonville. Mais c’est très vite l’impasse. Le maire refuse de construire en dur sur ce terrain classé inconstructible. Les familles veulent rester ensemble et refusent les relogements individuels. ATD Quart Monde, avec d’autres associations, se tourne alors vers le Conseil de l’Europe qui épingle la France pour insuffisance de logements sociaux.

Elisabeth Oth-Gassner continue d’aller voir les familles aujourd’hui bien insérées. Elle songe à un prochain combat : faire changer le nom de la rue du lotissement, baptisée « Rue du terrain d’aviation ». « Avec ce nom-là, ça n’est pas facile de chercher du travail », dit-elle.

Véronique Soulé