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Quelle école pour une société plus juste ?

Au terme de plus d’une année de rencontres, d’échanges, de réflexions, de discussions, de constats et de propositions – de rêves ? – entre familles vivant la grande pauvreté, parents d’élèves solidaires, jeunes, lycéens ou collégiens, écoliers membres du groupe enfance Tapori, membres des Universités populaires quart monde, fédérations de parents d’élèves, enseignants – syndicalistes ou non – organisations syndicales, chercheurs en sciences de l’éducation, professionnels de l’éducation populaire, élus ou membres de la société civile, tous acteurs de la vie scolaire ou périscolaire… plus de 400 personnes représentatives de ces différents groupes sociaux ont travaillé ensemble les 11, 12 et 13 novembre 2011 au Centre Alain Savary à Lyon, lors des « Ateliers pour l’école » organisés par ATD Quart Monde avec les membres du Comité interpartenarial des ateliers pour l’école* sur le thème : « Quelle école pour quelle société ? ».
Ensemble, les participants aux Ateliers pour l’école ont fait le constat que notre système éducatif désavantage les enfants des milieux défavorisés, ne favorise pas l’intégration et produit a contrario de l’exclusion sociale : il existe une corrélation manifeste entre inégalités sociales et échec scolaire.

Xavier Nau, membre du Conseil Économique Social et Environnemental aux Ateliers Pour l’École a même affirmé que « c’est la diversité qui enrichit et c’est l’homogénéité sociale ou scolaire qui « plombe ». »

Ensemble, ils refusent :

– le gâchis immense que représente l’échec scolaire massif qui frappe 150 000 enfants chaque année en France et plusieurs millions en Europe au détriment de notre avenir commun ;
– le fatalisme d’une situation contre laquelle « il n’y aurait rien à faire » ; la culpabilité des familles ou la mise à l’index d’élèves ou de parents alors que c’est l’école qui ne leur « réussit » pas ;
– l’insuffisance de la formation des enseignants et de leur information sur les conditions de vie des familles ;
– la stigmatisation des familles et des élèves pour raison sociale et la discrimination qui en résulte en particulier lors des choix d’orientation sur lesquels les parents ne sont pas consultés.

Ensemble, tous les acteurs présents se sont reconnus mutuellement membres d’une même « communauté éducative » et acteurs nécessaires à des titres différents et dans des responsabilités distinctes pour la réussite de tous les enfants. Ils ont décidé de se constituer en une plate forme inter partenariale pour exprimer en 2012, à la faveur des grandes échéances électorales en France, les enjeux pour la mise en œuvre d’un réel droit à l’éducation pour tous en France. Car il y a non seulement une urgence sociale pour toutes ces familles dont les enfants sont rejetés au bord du chemin mais surtout un impératif national qui touche à tous les éléments du vivre ensemble et à la production de richesses économiques et culturelles d’une nation.

Face aux sept problématiques identifiées pour les Ateliers 1, les militants du monde populaire, les enseignants, d’autres professionnels et des chercheurs ont travaillé ensemble sur des propositions, en confrontant différents savoirs : les savoirs de la vie, les savoirs de l’action et les savoirs universitaires.

Ces propositions touchent à la coopération en classe, au dialogue école-parents, en particulier par la création d’espaces-parents dans l’école et d’espaces de réflexion pour les enseignants sur l’orientation comme un accompagnement tout au long de la scolarité. Plus globalement, ils ont fait des propositions sur la formation au métier d’enseignant, pour faire de la mixité sociale une chance pour apprendre.

Albert Jacquart a renforcé cette proposition autour de la coopération en rappelant que l’adage selon lequel la compétition est dans la nature est faux : « la compétition ce sont des gagnants et des perdants alors que l’émulation c’est quand celui qui réussit quelque chose entraîne les autres. Dire à nos enfants d’être des gagnants est criminel, cela crée des perdants. Ce qui construit l’être humain, c’est la rencontre d’autres êtres humains et c’est le contraire de l’exclusion. Au fronton de tous nos écoles et collèges devrait être inscrit : ici est enseigné l’art de la rencontre. »

Eugen Brand a conclu en disant que si l’école peut être violente, ces Ateliers rappellent que si elle prend comme repère les enfants les plus exclus, elle peut se transformer en espace de paix.

S’écouter, dialoguer, travailler ensemble entre parents, professionnels et enfants ; Goût et plaisir d’apprendre ; Vivre ensemble, la mixité sociale à l’école ; Rendre l’élève le plus exclu acteur ; orientation subie ou orientation choisie ; Orientation scolaire et handicap ; formation initiale et continue des professionnels de l’École.