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Pour un monde autrement (éditorial de Résistance 2017)

Des familles sont entassées dans des chambres d’hôtel dans l’attente d’hypothétiques logements. Des médecins refusent des patients à la CMU. Des enfants arrivent à l’école après avoir dormi dehors. Des migrants fuient la guerre, parqués dans des camps car aucun pays ne veut les accueillir, des citoyens solidaires sont poursuivis pour les avoir aidés…

Nous ne voulons plus de cela ! Nous tous, associations, syndicats, collectifs, sommes convaincus que ce n’est pas une fatalité et que nous pouvons bâtir, tous ensemble, une société autrement, plus juste, plus humaine et plus fraternelle, qui ne laisse personne de côté.

Au départ, certains jugeaient l’idée irréaliste, voire utopique. Elle a pourtant fait son chemin, jusque dans les instances internationales. En 2015 pour la première fois, dans ses Objectifs de développement durable, l’ONU s’est engagée à éliminer l’extrême pauvreté partout sur la planète. Ainsi s’ébauche l’espoir d’un monde autrement, conscient qu’il ne pourra répondre aux grands défis du temps – terrorisme, conflits, dérèglement climatique … – s’il abandonne les plus pauvres à leur sort.

De la parole, il faut maintenant passer aux actes. Si nous sommes persuadés qu’il est possible de faire société autrement, c’est parce que nous avons mené de multiples projets, que nous avons cherché, tâtonné, constaté ce qui marche et ce qui ne marche pas. L’Appel des solidarités, lancé en mars dernier, a montré la richesse de nos expériences et l’expertise acquise – les 140 associations signataires ont avancé 500 propositions. Pourquoi les politiques ne s’en inspireraient-ils pas ?

Le Président et le gouvernement promettent une refondation, une nouvelle manière de faire de la politique et de gouverner. Ce doit être aussi l’occasion d’une refondation de la société en considérant les plus précaires – personnes vivant dans la grande pauvreté, chômeurs de longue durée écartés du monde du travail, jeunes sans perspective enchaînant les petits boulots, etc – comme de vrais partenaires, en les incluant dans les réflexions sur les grandes questions sociales comme le chômage, la santé…

Les politiques ont le devoir moral de faire progresser la démocratie avec tous. C’est à cette condition qu’ils pourront regagner la confiance de nos concitoyens, passablement érodée comme l’a montré l’abstention record aux législatives. C’est leur principal défi.

La pauvreté ne se résume pas à un problème monétaire. C’est une somme de précarités qui enfonce toujours plus la personne et la prive de ses droits. Il est urgent de mettre en place une politique globale d’accès de tous aux droits – logement, éducation, santé, travail, culture… -, régulièrement évaluée et ajustée avec et à partir des plus pauvres.

Le gouvernement doit partager cet objectif d’aller vers une société qui ne laisse personne de côté. La diversité de nos organisations, leur complémentarité, en font des forces de proposition pour avancer dans cette voie.

Les signataires

Marie-Josée Daguin, présidente nationale de l’ADMR,

Philippe Guérard, président d’Advocacy France,

Thibault Renaudin, secrétaire général de l’AFEV,

Maryse Métra, présidente de l’AGSAS,

Camille Blanc, présidente d’Amnesty International France,

Romuald Dzomo, président d’ANI International,

Caroline Saliou, présidente de l’APEL,

Nicolas Truelle, directeur général des Apprentis d’Auteuil,

Claire Hédon, présidente d’ATD Quart Monde France,

Guillaume Villemot, président de Bleu Blanc Zèbre,

Jean-Pierre Pascual, président du CCSC,

Frédéric Sève, secrétaire national de la CFDT,

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT,

Geneviève Jacques, présidente de la Cimade,

A-M Blanchard, C. Quintin, co-présidents du CMR,

Josiane Bigot, président du CNAPE,

Thierry Kuhn, président d’ Emmaüs France,

Liliana Moyano, présidente de la FCPE,

Claudie Miller, présidente de la FCSF,

Mebarek Karar, délégué général de Vacances et Familles,

Louis Gallois, président de la FAS,

Isabelle Guillard, présidente de la FNAREN,

Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU,

Jacques Bernardin, président du GFEN,

Bernard Devert, président de Habitat et Humanisme,

Martine Legay, présidente d’ICEM Pedagogie Freinet,

Malik Salemkour, président de la LDH,

Patricia Cartigny, responsable du MAN,

Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde,

R. Le Mignot, A. Grosdoy, J-C Dulieu, co-présidents du MRAP,

Anna Cottis, représentante des Ouvriers de joie,

J-B de Foucauld, P. Guilhaume, coordinateurs du Pacte Civique,

Alain Villez, président des Petits frères des pauvres,

Marie Mullet, présidente des Scouts et Guides de France,

Véronique Fayet, présidente du Secours catholique,

Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT,

Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU,

Francette Popineau, secrétaire nationale du SNUipp-FSU,

Dominique Sopo, président de SOS Racisme,

Marie-Andrée Blanc, présidente de l’UNAF,

Lise-Marie Schaffhauser, présidente de l’UNAPP,

Patrick Doutreligne, président de l’UNIOPSS.