Entrez votre recherche ci-dessous :

Idées Fausses : « Les pauvres ne sont pas discriminés à l’embauche » C’est faux !

Faux. La situation de précarité sociale est un facteur de discrimination pour accéder à un emploi comme à d’autres biens et services.

« Une littérature abondante a analysé les comportements discriminatoires de certains employeurs par rapport au lieu d’habitation ou à l’origine ethnique des candidats. On peut penser que le fait de percevoir des prestations d’assistance aboutit au même type de  »signalement »[1]. » C’est ce qu’a prouvé un testing réalisé à l’été 2013 par ATD Quart Monde et ISM-Corum[2] : une personne en précarité – qui fait par exemple apparaître sur son CV une période de travail en entreprise d’insertion ou comme domicile un foyer d’hébergement – a moins de chance d’obtenir un entretien d’embauche qu’une autre en situation moins précaire. On sait aussi que les bénéficiaires de la CMU-C sont parfois victimes de refus de soins et que les bénéficiaires de minimas sociaux ont du mal à accéder aux logements sociaux. Ces discriminations qui maintiennent des personnes dans la pauvreté ont un coût bien sûr humain, mais aussi financier, invisible, que la société tout entière supporte .

ATD Quart Monde, quarante associations et syndicats, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), le Défenseur des droits et le Cese [3] ont mené campagne à partir de 2009 pour que ces discriminations soient reconnues et pour que le critère de discrimination pour précarité sociale entre officiellement dans le code pénal, ce qui a été le cas après le vote en juin 2015 par le Sénat – et en juin 2016 par l’Assemblée nationale – d’une proposition de loi initiée par le sénateur Yannick Vaugrenard.

Le 17 octobre 2016, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, ATD Quart Monde a dévoilé le mot choisi pour désigner cette discrimination pour précarité sociale. Après une consultation à laquelle ont participé plus de 1 000 personnes, le choix s’est porté sur le mot « pauvrophobie », qui est apparu le plus consensuel.

[Article mis à jour en décembre 2019]

ATD Quart Monde publie l’édition 2020 de l’ouvrage de référence qui démonte les idées fausses. Un indispensable !

Commandez le livre (6€)

 

 

 


[1] Rapport de l’ONPES « Penser l’assistance », 2013.

[2]  ATD Quart Monde, Discrimination et Pauvreté : « On n’est pas traité comme tout le monde », 2013.

[3] Dans son « Avis sur l’impact du chômage sur les personnes et leur entourage », mai 2016.