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L’échec scolaire n’est pas une fatalité (édito du Journal d’ATD Quart Monde, août 2016)

Pourquoi ces enfants qui font preuve de tant d’intelligence dans les activités culturelles et artistiques sont-ils si souvent en échec scolaire ? Cette interrogation teintée d’indignation d’une élève de l’Ecole polytechnique en stage il y a plus de 15 ans au Centre de promotion familiale de Noisy-le-Grand, n’a jamais cessé de me hanter.

Bien sûr, l’activité artistique, menée avec patience et rigueur, parvient à mobiliser les ressources intérieures des enfants et des jeunes et leur permet de donner le meilleur d’eux-mêmes. Judith, alors jeune adolescente, en témoigne avec force lors de l’évaluation du spectacle Antigone monté avec des jeunes de Noisy-le-Grand, auquel elle a participé : « J’ai eu beaucoup de mal à trouver les sentiments de mon personnage : la colère, la tristesse, la joie. Ce qui m’a aidée, c’est d’abord le travail en groupe, puis de bien comprendre l’histoire. Beaucoup de choses m’ont émue. Alors j’ai réussi à sortir le personnage. Je me suis surpassée. »

L’échec scolaire n’est pas une fatalité. Sylvie, engagée depuis des années auprès de familles en situation de grande précarité, nous le rappelle dans un courrier récent où elle évoque des victoires.

Elle y raconte, entre autres, la réussite de Josy dans ses études universitaires. Ses parents n’ont pas suivi l’école bien longtemps. Le père explique comment, petite, Josy les réveillait à sept heures du matin en leur disant : « Je ne veux pas arriver à l’école en retard à cause de vous ! » Elle adorait l’école et a ouvert une voie dans la famille. Elle a persuadé ses frères et sœurs que l’école, c’est important et qu’elle permet de s’en sortir. Les parents sont fiers de leurs enfants.

Sylvie termine en disant : « Ca fait du bien de se redire que les personnes que nous avons connues ont des réussites et de les célébrer ensemble. »

Christophe Geroudet, membre de la délégation nationale d’ATD Quart Monde