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« Le travail sur l’acceptation de l’autre tel qu’il est semble porter ses fruits »

J’enseigne dans un lycée professionnel et cette année, j’ai une classe de CAP particulièrement agitée avec de nombreux élèves (autour de 16 ans) en grande difficulté. La spécialité étant l’automobile (mécanique et carrosserie) il n’y a que deux filles dans la classe. Même les professeurs d’atelier ont noté pour un grand nombre d’élèves un désintérêt pour les matières professionnelles alors que les jeunes sont censés être motivés par ces matières qui les préparent au métier qu’ils ont choisi.

Avec la CPE et le professeur principal, nous avons essayé dès le premier trimestre d’utiliser l’heure de vie de classe pour évoquer avec les élèves les problèmes d’agressivité qui ont surgi assez rapidement entre les élèves ainsi que la mauvaise ambiance de la classe.

Voici par exemple un incident qui a eu lieu pendant un de mes cours : un garçon (de 16 ans) s’est mis à pleurer en se cachant dans ses bras croisés sur sa table. A la fin du cours j’ai fait venir l’élève en question et deux élèves qui avaient parlé au fond de la classe pour finalement comprendre que ceux-ci avaient insulté la mère de l’autre jeune et que cela durait depuis un certain temps. J’en ai parlé à la CPE qui a rencontré les protagonistes et évoqué l’incident avec l’ensemble de la classe lors de l’heure de vie de classe.

Après cette séance, l’objectif a été de rédiger une charte de vie commune afin d’améliorer l’ambiance et les conditions de travail. En premier lieu, on leur a demandé de rédiger individuellement les raisons qui selon eux expliquent le chahut dans la classe. En second lieu, on leur a demandé d’écrire comment chacun se sentait dans la classe. En dernier lieu, ils ont travaillé en groupe sur les thèmes suivants : la prise de parole intempestive, le refus de travailler, la moquerie, l’entraide en classe.

Depuis que ce travail a été fait avec cette classe, je trouve que l’ambiance s’est améliorée. Le jeune qui avait été insulté semble plus épanoui (cela se ressent aussi sur ses notes qui sont meilleures). Les deux filles qui se sentaient aussi complètement exclues sont plus assidues (moins d’absentéisme).

Bref le travail sur l’acceptation de l’autre tel qu’il est semble porter ses fruits.