« J’ai dû faire un choix »
En troisième j’ai été orienté en professionnel. Je ne sais pas très bien pourquoi parce que je n’avais pas des bonnes notes mais j’avais a peu près 11 – 12 de moyenne. Je suis entré en section professionnelle, ça me dérangeait pas parce que j’aime pas beaucoup les études et de toute façon je ne me voyais pas en générale, et j’étais pas un vrai bosseur. A coté de ça, je faisais du théâtre, c’est ce que je voulais faire depuis tout le temps. J’arrivais, la semaine, à faire semblant de travailler, et le weekend, faire ma passion.
J’ai compris que pour deux raisons il fallait que j’aie le bac : pour pouvoir rentrer dans un cycle de formation de tête il fallait avoir le bac, et deuxièmement chaque élève est amené à se dire qu’aujourd’hui on est plus dans le devoir de faire des études mais dans l’obligation pour pouvoir arriver à quelque chose, que ce soit bac+2 ou bac+3. Et encore, on n’est même pas sûr d’avoir quelque chose derrière.
Donc, j’ai dû choisir entre le théâtre qui était ma passion et faire des études ; Je devais aussi faire plaisir à mes parents, j’ai dû laissé tomber le théâtre et je me suis orienté en BTS Assistant Manager. Je me rends compte que j’aurais dû plutôt m’écouter que d’écouter les autres. Cette section c’est pas qu’elle ne me plait pas, c’est que je sais que je ne suis pas fait pour ça. Changer de vocation pour le commerce, moi, ça ne me dérangeait pas mais le problème c’est que c’est complètement différent et que j’aurais peut-être dû me laisser une chance de faire du théâtre, un an, deux ans, quitte à les perdre ou a recommencer une école derrière, puisque j’avais déjà mon bac.
Aujourd’hui, je me retrouve à faire quelque chose que je n’aime pas et je sais que je vais perdre un an parce que je vais devoir changer de filière, que je vais devoir recommencer quelque chose, et me remotiver sachant que je vais devoir continuer 4 ans pour ne pas lâcher l’école. Donc c’est un peu dommage, mais ça m’a permis déjà d’avoir un diplôme, d’avoir été fier de moi et de prouver qu’on vienne de BEP, de générale ou quoi que ce soit, on peut très bien arriver à entrer dans une classe avec toutes sortes de diplômés et que l’orientation n’a pas grand chose à voir avec ce qu’on veut faire plus tard.
Je pense que, quand on prend des risques, on a des chances de perdre, c’est sûr ; mais quand on n’en prend pas, on perd à tous les coups. Je me suis rendu compte de ça. Après, c’est peut-être pas plus mal, peut-être que le théâtre à grosses doses ne m’aurait pas plu ! Je ne sais pas, j’ai pas été voir mais j’aurais peut-être dû m’écouter moi. Je ne regrette pas d’avoir continué, de toute façon il fallait faire un choix ; J’espère que cela me servira plus tard.
