Focus : ATD Quart Monde à la CNCDH

Geneviève De Coster explique son rôle à la la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) où elle représente ATD Quart Monde.

La question des personnes déplacées, des réfugiés et des migrants préoccupe beaucoup la commission. C’est une question éminemment politique qui renvoie au vivre ensemble et à la cohésion sociale.

La Commission conseille les pouvoirs publics en matière de droits de l’homme et contrôle que la France respecte ses engagements en la matière. Les ONG qui y siègent apportent leurs expériences et leurs réflexions. Grâce à leur mobilisation, la Commission a dénoncé en 2014 la violation au plus haut niveau de l’Etat des droits des populations vivant en bidonvilles.

De nombreuses personnes et ONG se mobilisent auprès des migrants, palliant les défaillances de l’Etat. Mais happés par l’urgence, il est difficile d’avoir du recul pour analyser sereinement les situations.

A ATD Quart Monde, nous avons un mode de fonctionnement et d’action qui permet ce recul. Nous savons aussi que le refus de reconnaître des droits aux autres, aux étrangers par exemple, découle de la méconnaissance et de la peur. Aussi nos actions sont-elles basées sur la rencontre de personnes qui ne se seraient jamais rencontrées. Lorsque l’on connaît l’autre, on réalise qu’on a tous les mêmes droits.

C’est ce regard qu’ATD Quart Monde porte à la Commission. Dans les avis sur la situation des migrants à Calais, j’ai eu le souci que l’on inscrive les conditions de succès de leur accueil. Les migrants doivent être consultés et respectés. De même, lorsque le maire explique à l’avance aux habitants leur venue dans un centre d’accueil et d’orientation, cela atténue les phénomènes de rejet et favorise la solidarité.