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Films à voir ou revoir : « Le tout nouveau Testament » et « Bébé tigre »

Photo tirée du film « Bébé tigre »

Le Tout Nouveau Testament.

En salles le 2 septembre 2015. Jaco Van Dormael. Belgique.

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Dieu existe, il vit confiné dans un petit appartement à Bruxelles avec sa femme et sa fille de 10 ans (la sœur de JC) qu’il séquestre et brutalise. Pianotant sur son ordinateur, il crée les êtres vivants, des lois absurdes (Genèse). Avant de fuguer, la jeune Ea se confie à son grand frère Jésus, devenu une icône depuis longtemps et balance sur internet le secret le mieux gardé du monde (la date de mort de chaque homme ou femme), puis part à la quête de nouveaux apôtres (Exode). Aidée du vieux Victor sans domicile fixe et de gens comme vous et moi, elle réécrit les évangiles selon Marc, Martine, Willy… Dialogues ciselés, humour décalé, musique choisie tout cela allié à tant de tendresse pour ses personnages, tant d’effets poétiques qu’il faut pardonner à l’auteur son irrévérence.
À voir ou revoir en DVD

Bébé Tigre

Cyprien Vial, sortie en salles en janvier 2015.

Ce film est l’un des 40 films retenus pour la première édition 2015 du Prix Agir Tous pour la Dignité.
Envoyé en France par ses parents via un « passeur », Many est un jeune indien de 17 ans. En tant que mineur étranger isolé, il est pris en charge par une famille d’accueil, un assistant social, fréquente l’école où il réussit bien. Il doit néanmoins respecter la tradition d’envoyer de l’argent au pays. Or, en France, le travail des mineurs est illégal. Découvert, il est menacé d’expulsion lorsqu’il aura 18 ans.

Le film explore les tiraillements d’un adolescent entre des cultures, des préoccupations contradictoires : honorer ses parents leur envoyer de l’argent, suivre l’enseignement de la communauté Sikh, respecter la loi française, mentir à ceux qui l’accueillent, vivre une jeunesse amoureuse, croire en un avenir avec un métier, sortir de la pauvreté.

Le réalisateur a mené des ateliers cinéma en milieu scolaire et s’est inspiré de réalités. Cyprien Vial rend palpable le malaise d’une dure initiation au monde adulte. Son film prend peu à peu la tournure d’un polar jusqu’à une fin inattendue, qui fait réfléchir.

Bella Lehmann-Berdugo