« Comités Solidaires pour les Droits » : Parfois les combats durent des années… mais des avancées jalonnent le parcours

A Kaltenhouse (Bas-Rhin) sur un terrain à proximité d’un aérodrome, 22 familles tsiganes vivent, depuis plus de 30 ans, dans la grande pauvreté et l’exclusion. En 1996 le Comité local ATD Quart Monde a ouvert ce dossier pour obtenir leurs droits fondamentaux. En 2000 ATD Quart Monde s’est renforcé avec d’autres associations et particuliers.

Voici quelques extraits du compte rendu de la réunion du 4 mars dernier du Comité Kaltenhouse, Droits de l’Homme, dont les familles sont membres.

« Ce soir, c’est la 80 ème réunion en vue de ce relogement, 10 ans depuis la première qui a eu lieu le 1er mars 2000.
Quelqu’un est venu dire sur le terrain que les 3 mobile homes restant à livrer dans le cadre de la RHI (Résorption de l’Habitat Insalubre) le seront la semaine prochaine ainsi que 10 caravanes. La plupart seront installés sur une plate-forme faite dans un champ voisin. Des lampadaires sont déjà installés le long du chemin, mais ils ne sont pas encore en service.
F. a téléphoné au Maire avant la réunion, il a appris que :
– l’appel d’offres pour les 2 blocs sanitaires va sortir (2 et pas 3 comme il était dit avant)
– l’éclairage et la voirie sont en phase de finition
Lors de la réunion générale du 28 janvier avec les partenaires, la DDE a dit que le relogement provisoire serait pris en charge par l’Etat. L’association AVA Habitat et Nomadisme (assistant du projet), rencontrera chaque ménage pour définir les besoins. Le bailleur sera choisi ensuite.
Le chemin d’accès a été regravillonné. A présent tout le monde peut enfin passer facilement.

Il est prévu deux réunions avec les partenaires par an. Question posée aux personnes du terrain : qui est délégué pour aller à ces réunions ? Ce jour-là Mme W et M.L étaient présents, mais cette question est à revoir entre eux de façon à ce que les familles soient toujours représentées par 3 personnes.
Les questions de chauffage sont abordées. Les mobile homes livrés récemment ne sont pas équipés de poêles à bois. Il faut chauffer à l’électricité, autant dire qu’il y fait froid. Les mobile homes à venir seront équipés de poêles à bois intégrés. Le bois est interdit de ramassage, mais Emmaüs laisse accès libre le matin à un endroit où des planches et des meubles cassés sont mis au rebut. Et les personnes du terrain savent que l’on peut s’intoxiquer avec du bois qui aurait été bien ciré, vernis ou collé etc.
Nous concluons que cet été il faudrait faire un état de tous les besoins en chauffage pour l’hiver prochain afin que les aménagements soient faits dans les mobile homes. »

En effet, lors de leur réunion du 22 avril, on revient sur le sujet : « Une discussion s’engage sur l’installation de poêle à bois avec son indispensable évacuation de fumée. D’après plusieurs interlocuteurs, notamment la mairie et AVA, une telle installation serait impossible pour diverses raisons pas clairement énoncées : gros risques d’incendie, détérioration des parois des mobile homes pour les trous d’évacuation de fumées, défaut d’assurances dans les familles etc.
Plusieurs questions se posent alors : Comment se fera le chauffage des habitations l’hiver prochain ? le bois est disponible gratuitement alors que le chauffage électrique revient très cher, de même que le chauffage au gaz, même en grande bouteille. Faudra-t-il se réinstaller dans les anciennes caravanes pour pouvoir continuer à se chauffer gratuitement au bois ? Le problème devra être débattu directement avec le Maire et l’association AVA Habitat et Nomadisme.
Le chemin sera définitivement goudronné au mois de mai.
Certaines familles ont été convoquées à la mairie pour définir leurs besoins et souhaits concernant leur futur logement. D’autres ont déjà leur rendez-vous.»