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À voir en février 2021

La chronique de Bella Lehmann-Berdugo

Si tu ne peux aller au cinéma, le cinéma viendra à toi ! Quelques pépites à voir ou à revoir, confinés ou pas, en vacances ou pas (DVD ou VOD).

Ouvrir mes yeux d’enfant (et sourire) avec :

Ma vie de courgette

Claude Barras. Dessin animé. Fiction. 2016. France. 1h03. César du meilleur film d’animation.

Dans un foyer, des enfants »mal partis dans la vie » regardent le monde de leurs grands yeux étonnés, apprennent à se connaître, à vivre ensemble et retrouvent leur gaieté. Pour s’ouvrir aux autres, aux aléas de la vie, sans angélisme ni  dramatisation. À partir de 7 ans, accompagné parce que le film suscite des questions.

 

Écrire et frémir avec :

L’atelier

Laurent Cantet. Fiction. France. 2017. 1h53.

À la Ciotat, sept jeunes en insertion suivent un atelier d’écriture animé par Olivia, une romancière de polars. La ville, les chantiers navals, les luttes ouvrières, sujets inspirants ou pas pour ces romanciers en herbe, qui rêvent surtout de partir. Des acteurs non professionnels très  naturels, un récit qui tourne au thriller. Focus sur une jeunesse peu dupe : tout n’est-il pas écrit d’avance ?

 

Voyager (et rire) avec :

Crash test Aglaé

Eric Gravel. Fiction. France. 2017.1h25.

Une jeune ouvrière accepte de suivre son usine délocalisée dans une vieille voiture… jusqu’en Inde, flanquée de deux collègues. Les comédiennes évoluent dans des décors évocateurs et très variés. Suivons donc nos trois anti-héroïnes, anticonformistes, pleines de vitalité, à l’humour décalé, pour une équipée sauvage et rocambolesque, tout à fait dépaysante et pas si bête que ça.

 

Jouer de la musique (et résister) avec :

The visitor

Thomas Mc Carthy. Fiction. Etats-Unis. 2008. 1h45.VOST.

Walter, professeur d’économie, veuf, pianote sans succès, en solitaire. Il se retrouve obligé d’héberger clandestinement Tarek Syrien et Zainab Sénégalaise.  Le jeune immigré propose à son hôte de l’initier au djembé. La rencontre, la découverte d’autres que soi, d’autres univers, la relation d’aide, la joie de vivre retrouvée, l’amitié, sont vues avec subtilité et retenue, qui n’excluent pas parfois l’humour.

 

Construire (et rêver) un autre monde avec :

Le garçon qui dompta le vent

Chiwetel Ejiofor.  Fiction (inspirée de faits réels, adaptée d’un roman autobiographique). États-Unis/ Malawi/France/GB. 2019. 1h53. VOST.  Netflix.

Au Malawi, dans les années 2000,  dans un petit village où la sécheresse et la famine sévissent, un enfant de treize ans, passionné de sciences, inventif, observateur, débrouillard et tenace surtout, fabrique –à l’aide du vélo de son père- une éolienne artisanale pour pomper l’eau en profondeur. Le récit un peu laborieux peut paraître parfois caricatural. Il montre pourtant des gens oubliés « nés au mauvais endroit »,  la corruption, l’accès très inégal à l’éducation. Des scènes fortes : la sensation de la faim et le rejet de l’école à cause des impayés. Ça remue et c’est fait pour.

 

Voici les films qui étaient normalement programmés en février :

143, rue du désert

Hassen Ferhani. Documentaire. Algérie-France. 1h40. VOST. 10 février.

Au bord de la Transsaharienne, reliant Alger à Lagos à travers le désert, Malika tient une buvette. Habitués ou inconnus défilent, routiers, militaires, imams, touristes, migrants. Ils semblent puiser chez elle bien autre chose que thé ou café. Attentive, avare de mots, parfois complice, une reine des sables écoute palpiter les désordres du monde, en écho peut-être à sa propre histoire.

Ibrahim

Samir Guesmi. Fiction. France. 1h20. 3 février.

Ibrahim, adolescent réservé et sensible, vit entre son père Ahmed, veuf taiseux, écailler dans une brasserie, et son ami de lycée, Achille, « décrocheur ». Or Ahmed doit régler la note d’un vol commis par son fils et renoncer à accéder à un autre poste. Autour d’une intrigue ténue, tout l’art du film est de laisser le spectateur saisir mille tonalités en les suggérant : une relation père-fils qui se transforme, les tourments et les fragilités de l’adolescence, une jeunesse parfois piégée. Simplicité et pudeur disent la dignité et la délicatesse de gens soi-disant ordinaires.

Les graines que l’on sème

Nathan Nicholovitch. Fiction. France. 1h17. 10 février.

Accusée d’avoir tagué « Macron démission » sur un mur du lycée, Chiara est morte en garde à vue, « parce qu’elle faisait partie de ceux qui ne sont rien ». Autour de ce deuil, ses camarades de classe se confient sur les violences en tout genre, sur le sentiment de peur. À partir d’une histoire originale inspirée de faits bien réels, chacun se réinvente. La puissance du film naît du trouble entre fiction et réalité.

 

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